Environ 15% des écoles publiques du Sud islamisé de la Thaïlande ont été incendiées et 71 enseignants tués depuis le début de l’insurrection séparatiste il y a trois ans, a indiqué une source gouvernementale.
Dans cette région de l’extrême sud où les habitants d’ethnie malaise sont majoritairement musulmans, contrairement au reste de la Thaïlande largement bouddhiste, des rebelles s’en prennent régulièrement aux établissements scolaires perçus comme les propagateurs de la culture de Bangkok.
Au total, a indiqué Pradit Rasittanont, directeur du bureau régional de l’éducation, 71 enseignants ont été tués et 68 blessés par des tirs et des explosions depuis janvier 2004 dans les provinces les plus méridionales de la Thaïlande, qui constituaient jusqu’à il y a un siècle un sultanat indépendant.
Quelque 166 des 1.098 écoles publiques de la région, frontalière de la Malaisie, ont été incendiées, a-t-il ajouté, précisant que cinq d’entre elles avaient été réparées et rouvertes, mais qu’elles avaient depuis encore brûlé.
Trente-deux écoles ont été incendiées pendant la période de vacances scolaires de six semaines qui vient de s’achever, « ce qui est sans précédent », a souligné ce responsable.
Des soldats armés escortent les enseignants entre leur domicile et leur lieu de travail, et effectuent des patrouilles sur les campus des écoles et des universités.
Au total, plus de 2.100 personnes ont été tuées depuis trois ans dans les violences séparatistes du Sud qui ont pris de l’ampleur depuis le coup d’Etat du 19 septembre dernier à Bangkok, en dépit des ouvertures de la junte.
Mardi soir, profitant d’une visite du chef de l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI) Ekmeleddin Ihsanoglu, le Premier ministre intérimaire thaïlandais Surayud Chulanont a annoncé un projet d’amnistie pour les rebelles du Sud qui feraient défection.