Le tribunal pénal thaïlandais a décidé aujourd’hui de prolonger la détention du footballeur bahreïnien emprisonné, Hakeem al-Arabi, jusqu’au 22 avril, afin lui plus de temps pour contester son extradition vers Bahreïn.
Les avocats de Hakeem al-Arabi ont demandé au tribunal un délai de 60 jours pour préparer leur recours.
Ils ont jusqu’au 5 avril pour déposer une demande d’opposition écrite à la demande d’extradition.
La prolongation a été accordée par le tribunal qui a également fixé au 22 avril la date à laquelle le tribunal entendrait les arguments et examinerait les éléments de preuve présentés par les deux parties.
Vêtu d’un uniforme de prison marron, les pieds nus enchaînés, Hakeem al-Arabi comparaissait devant un tribunal pour contester une possible extradition vers son pays d’origine, le Bahreïn.
Le soutien de l’ambassadeur australien
Des activistes, des membres de médias thaïlandais et étrangers et des responsables, y compris M. Allan McKainnon, ambassadeur australien en Thaïlande, se trouvaient au tribunal ce matin pour offrir un soutien moral au footballeur.
M. Hakeem al-Arabi est recherché par les autorités bahreïniennes à la suite de sa condamnation par un tribunal pays à dix ans de prison après avoir été reconnu coupable d’avoir vandalisé un poste de police.
Al-Araibi est un ancien membre de l’équipe nationale de Bahreïn qui avait été arrêté à la suite des manifestations du printemps arabe de 2011 dans ce pays.
Réfugié politique en Australie
Il a obtenu le statut de réfugié en Australie, où il réside actuellement, et Canberra a demandé à la Thaïlande de l’autoriser à rentrer chez lui.
La Fédération australienne de football, la Ligue de football de Melbourne et son équipe locale de Melbourne ont tous appelé à son retour en toute sécurité.
Al-Araibi a été arrêté à l’aéroport de Bangkok le mois dernier après un voyage de noces en Thaïlande avec son épouse. Sa détention a été prononcée à la demande de Bahreïn, à la suite d’un mandat d’arrêt «Interpol» émis par Interpol. Hakeem craint pour sa vie s’il est renvoyé dans le pays qu’il a fui.
Nadhasiri Bergman, l’un des avocats de Hakeem al-Arabi, a déclaré ne pas s’inquiéter de l’issue du procès devant la justice thaïlandaise, qui disposait d’arguments solides et valables contre son extradition.
L’ancien footballeur australien Francis Awaritefe, vice-président du syndicat mondial des footballeurs FIFPro, a déclaré à CNN qu’Hakeem al-Arabi était un réfugié et qu’en vertu du droit international, il ne pouvait pas être extradé.
L’ancien capitaine de football australien Craig Foster, qui se trouvait à l’extérieur de la salle d’audience, a déclaré à CNN que le Premier ministre Prayut Chan-o-cha avait le pouvoir de « classer cette affaire immédiatement ».
Foster a déclaré avoir appelé la FIFA, l’instance dirigeante mondiale du football, à discuter de la possibilité d’imposer des sanctions sportives à la Thaïlande si l’extradition avait lieu.
De telles sanctions pourraient empêcher les matches de football internationaux de se dérouler en Thaïlande.
«Ne m’envoyez pas à Bahreïn», aurait-il crié alors qu’il était conduit dans la salle d’audience par les gardiens de la prison.