La junte militaire au pouvoir en Thaïlande depuis le 19 septembre 2006, a décidé de prolonger de trois mois les lois d’urgence dans le Sud musulman. Les enseignants, principales cibles des derniers attentats, ont été autorisés à porter des armes en dehors des heures de travail.
L’annonce de ces deux mesures a été perçue comme un durcissement des autorités issues du putsch du 19 septembre après trois mois d’efforts de réconciliation avec la population majoritairement d’ethnie malaise et de confession musulmane.
Les violences liées à des groupes d’insurgés présumés séparatistes et islamistes ont fait plus de 1800 morts depuis janvier 2004 dans les trois provinces les plus méridionales de la Thaïlande, à la frontière malaisienne.
Quelque 65 enseignants, perçus par la guérilla comme des symboles et des collaborateurs de l’Etat thaïlandais, ont été tués depuis le début de l’insurrection dans l’extrême sud. Plus de 110 établissements scolaires ont été incendiés.
Par ailleurs, les autorités thaïlandaises ont déclaré mercredi avoir annulé les passeports diplomatiques du premier ministre renversé Thaksin Shinawatra et de son épouse en raison de la dégradation de la sécurité depuis les attentats à la bombe du Nouvel An. Des membres de la junte avaient accusé ses partisans d’être derrière les attaques.
Pour sa part, l’ancien Premier ministre a annoncé le même jour qu’il se retirait de la vie politique. M. Thaksin « ne sera pas candidat aux prochaines législatives parce qu’il n’a plus l’ambition de redevenir Premier ministre », a indiqué son avocat.