Les autorités thaïlandaises ont annoncé le 11 septembre que 22 cas de virus Zika ont été recensés dans le quartier de Sathorn, un quartier central et très fréquentés par les étrangers de la capitale de Bangkok.
Selon Wantanee Wattana, secrétaire permanent adjoint de l’Administration métropolitaine de Bangkok (BMA), parmi les personnes infectées, figure une femme enceinte qui a contracté le virus dans sa 37e semaine de grossesse après que son mari est revenu de Singapour. Elle a par la suite donné naissance à un bébé en bonne santé.
En Thaïlande, depuis le 9 septembre 2016, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies a averti de la propagation généralisée du virus Zika en Thaïlande.
De nouveaux cas ont incité les autorités sanitaires à maintenir Chiang Mai, Phetchabun, Bueng Kan et Chanthaburi sous surveillance renforcée.
Actuellement, sur les 30 femmes thaïlandaises enceintes et atteintes par le virus, six ont pu accoucher sans complication.
Le virus Zika est un arbovirus membre de la famille des Flaviviridae et du genre Flavivirus, responsable de la fièvre Zika.
Transmis par la piqûre d’un moustique infecté (Aedes aegypti, Aedes albopictus, Anopheles, Mansonia ou Eretmapodites) il peut entraîner un syndrome proche des autres arboviroses, avec fièvre, éruption cutanée, céphalées et douleurs articulaires, spontanément résolutif.
La majorité des formes sont asymptomatiques
Les formes symtomatiques se manifestent par un exanthème maculo-papuleux avec ou sans fièvre et au moins deux signes parmi les suivants : hyperhémie conjonctivale, arthralgies ou myalgies, en l’absence d’autre étiologie.
L’infection, classiquement bénigne, est à l’origine, d’un certain nombre de complications neurologiques sévères (méningites, encéphalites) et syndrome de Guillain-Barré.
Au cours du premier trimestre de la grossesse, l’infection peut s’accompagner d’un risque de malformations congénitales de type microcéphalie (0,65 % des cas).
Auparavant, les responsables de la santé de Thaïlande ont découvert des dizaines de cas de contamination par le virus Zika dans plusieurs provinces et la capitale de Bangkok. Cependant, ils ont affirmé que la situation était sous contrôle.
Le virus Zika est transmis par piqûres de moustiques du genre Aedes aegypti et Aedes Albopictus (moustique-tigre), qui peuvent aussi être porteurs de la dengue et du chikungunya.
Si les symptômes du virus, semblables à la grippe et pouvant même passer inaperçus, sont généralement bénins, ce sont ses complications qui inquiètent.
L’épidémie apparue au Brésil en mai 2015 se propage donc rapidement. Au total 67 pays et territoires seraient déjà concernés selon l’OMS.
Inquiétude pour le tourisme
Selon le quotidien singapourien Straits Times, l’épidémie de virus Zika en Thaïlande pourrait affecter le tourisme.
C’est la crainte des autorités thaïlandaises qui sont tentées de minimiser les risques d’infection, tandis que Singapour après avoir noté une forte hausse de personnes contaminées par le virus, multiplie les mesures de prévention.
« C’est un sujet sensible, a déclaré Anuttarasakdi au Strait Times, épidémiologiste auprès du ministère de la Santé. Si l’on dit que telle région connaît des cas de personnes infectées alors tous les regards vont se tourner vers cet endroit. Si la région est touristique, cela aura forcément un impact. Nous ne voulons pas alarmer les gens. »
Selon Watcharee Chekojindachai, professeur de médecine tropicale à l’université Mahidol de Bangkok, les autorités sanitaires ne traitent pas le virus Zika aussi sérieusement que la dengue qui se transmet elle aussi par un moustique.
« La dengue est considérée comme plus grave car elle peut entraîner la mort, explique t-il. Diagnostiquer le Zika est plus cher, aussi. Ca prend du temps : huit heures. Pour la dengue, il faut à peine 15 minutes. »
Au total, 31 000 cas de dengue ont été répertoriées en Thaïlande depuis août 2015.
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