Une fois de plus la Thaïlande se retrouve au centre de l’actualité internationale pour de mauvaises raisons : la violence et le terrorisme ont soudain resurgi pour envahir les rues de Bangkok.

Une fois de plus, le gouvernement a fait preuve de précipitation en désignant les coupables comme étant probablement liés à l’opposition pro Thaksin.

La police s’intéresse maintenant davantage à d’éventuelles représailles en rapport avec le « conflit Ouïgour ». En juillet dernier, la Thaïlande avait expulsé vers la Chine une centaine de membres de cette minorité musulmane turcophone, accusée de séparatisme par le gouvernement chinois.

Un suspect activement recherché

Deux jours après l’attentat qui a ravagé le carrefour de Ratchaprasong, faisant au moins 20 morts et 123 blessés, selon le dernier bilan, la police recherche activement un suspect identifié grâce à des images prises par une caméra de surveillance.

La bombe de trois kilos avait été posée dans l’enceinte de l’autel Erawan, un lieu de prière dédié au dieu Hindou Rama, mais très fréquenté par les bouddhistes et les touristes asiatiques.

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Le portrait robot du suspect n°1, rendu public par la police thaïlandaise le 19 août, dans l’attentat commis le 17 août 2015 à Bangkok.

Sur les images, on peut voir le suspect, vêtu d’un t-shirt jaune, et portant un sac à dos. Assis au milieu des touristes, il pose son sac sur un banc, puis se lève et repart avec un téléphone mobile à la main.

La pire attaque contre la Thaïlande

«C’est la pire attaque jamais portée à notre pays»,

a déclaré le premier ministre, Prayuth Chan-ocha, quelques heures après l’attentat qui a dévasté le sanctuaire Erawan, situé en plein centre ville au milieu de nombreux centres commerciaux et hôtels internationaux.

La piste islamiste écartée

La piste de la rébellion séparatiste musulmane qui sévit dans le sud du pays. et qui a fait plus de 6.300 morts depuis 2004 a pour le moment été abandonnée : selon les autorités, le type d’explosif utilisé  ne correspond pas aux modes opératoires habituels de ces groupes.

« Cela ne ressemble pas aux incidents qui ont lieu dans le sud de la Thaïlande. Le type de bombe utilisée ne correspond pas non plus à ce qui se passe dans le Sud »

a déclaré le général Udomdej Sitabutr, également vice-ministre de la Défense, dans une interview télévisée.

Le tourisme dans la ligne de mire des terroristes

La Thaïlande a déjà connu des attentats de ce type : en décembre 2006, trois bombes de faible puissance avait explosé à Bangkok, quelques mois après le premier coup d’Etat militaire, faisant trois morts.

Le 2 février 2015, un engin avec explosé devant le centre commercial Siam Paragon, blessant deux personnes.

Mais cette fois l’enjeu est de taille pour les autorités thaïlandaises : non seulement cet attentat est le plus grave par le nombre de victimes que la Thaïlande ait jamais connu, mais c’est aussi la première fois que des lieux touristiques sont spécifiquement visés par les attentats.

Selon le ministre de la Défense Prawit Wongsuwan :

« Les coupables avaient l’intention de détruire notre économie et le tourisme ».

Parmi les 20 personnes décédées depuis le 17 août, neuf d’entre elles étaient des étrangers. Parmi les 123 personnes encore hospitalisées, 49 sont de nationalité étrangères selon une liste publiés hier par The Nation.