Le gouvernement militaire issu du coup d’Etat en Thaïlande a interdit à l’ancienne Premier ministre Yingluck Shinawatra de quitter le territoire pour une durée indéterminée.

Le général Udomdej Sitabutr a annoncé ce matin que le Conseil national pour la paix et l’ordre (NCPO), qui gouverne la Thaïlande depuis le coup d’Etat du 22 mai dernier, a interdit à l’ancien premier ministre Yingluck Shinawatra de quitter la Thaïlande.

La raison invoquée est que le gouvernement souhaite d’assurer de sa personne pour répondre des accusations de corruption en cours devant la justice.

Yingluck Shinawatra, est accusée de « négligence » dans le cadre des subventions distribuées sur le marché du riz et qui aurait coûté plusieurs milliards de dollars de pertes à la Thaïlande.

Les accusations contre Yingluck Shinawatra découlent de la mise en place d’un programme de subventions de riz par lequel le gouvernement de Mme Yingluck a acheté du riz aux agriculteurs thaïlandais à un prix beaucoup plus élevé que les cours du marché mondial.

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La une du Bangkok Post le 12 août 2008 : Thaksin accusé de corruptions’enfuit à Londres pour ne pas comparaître devant la Cour Suprême.

 

Les enquêteurs anti-corruption ont accusé Mme Yingluck et son parti d’utiliser le système pour acheter les votes des agriculteurs, et permettre aux proches du gouvernement d’en tirer profit.

Mme Shinawatra devrait faire l’objet de poursuites pénales devant la Cour suprême et risque jusqu’à dix ans d’emprisonnement si elle est reconnue coupable des faits qui lui sont reprochés.

En août 2008, Thaksin Shinawatra confronté à une situation identique avait pris la fuite à l’étranger pour ne pas comparaître devant la justice thaïlandaise.

Il avait alors pris de court la justice en décidant de s’exiler en Grande-Bretagne avec son épouse et ses enfants afin d’échapper aux poursuites judiciaires pour abus de pouvoir et corruption en Thaïlande.

C’est probablement pour éviter qu’une telle situation se reproduise que l’actuel gouvernement a refusé a Yingluck son permis de sortie.

Le sujet est sensible en Thaïlande, car ce nouveau coup porté à la famille Shinawatra pourrait provoquer le réveil des « Chemises rouges » restées étonnamment calmes depuis le coup d’État de mai 2014.