« Il sera très difficile de trouver des preuves de la corruption de l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra », a reconnu le général Sonthi Boonyaratglin dans un entretien exclusif accordé au quotidien thaïlandais The Nation.

Le général, qui a orchestré le coup d’Etat du 19 septembre dernier contre le Premier ministre thaïlandais, a affirmé que « nous ne pouvons pas saisir les fonds qui sont justifiés par des preuves comptables, nous ne pouvons que chercher d’éventuelles preuves de fonds cachés à l’origine suspecte. Les enquêteurs pourraient bien ne rien trouver. » La junte militaire avait à l’époque justifié son coup d’Etat par la corruption du Premier ministre.

Le général Sonthi confie également à The Nation qu’il a avancé la date du coup d’Etat d’un jour car il savait qu’il allait être limogé par le Premier ministre. L’officier, proche du roi Bhumibol Adulyadej, avait été promu un an auparavant commandant en chef de l’armée de terre contre la volonté de Thaksin. « Je ne le laisserai pas atterrir » si Thaksin voulait revenir sans en informer au préalable la junte, a ajouté le général. L’épouse de Thaksin, Pojaman Shinawatra, est déjà revenue en Thaïlande. Elle s’est entretenue avec le président du Conseil privé du souverain dans le but, selon la presse thaïlandaise, de discuter des conditions du retour de son mari qui « ne se mêlerait pas de politique après son retour », aurait-elle assuré.