Alors qu’en France, Lyon et Paris viennent de subir un épisode de pollution historique, les provinces du nord de la Thaïlande connaissent également une vague de pollution atteignant des records de toxicité depuis une semaine.

Aux alentours de Chiang Mai, principale agglomération du nord du pays, ce sont 31 zones qui ont été déclarées à haut risque par le département national de contrôle de la pollution. Plus de 16 000 personnes ont été admises à l’hôpital pour des problèmes respiratoires, et plusieurs vols en provenance de Bangkok ont été obligé de faire demi tour en raison du manque de visibilité aux abords de l’aéroport de Chiang Mai.

Le taux de particules fines en suspension dans l’air inférieur à 10 micromètres, PM10, indicateur de pollution a atteint un niveau de 216 microgrammes par mètres cube jeudi dernier dans la ville alors que le niveau d’alerte sanitaire est atteint dès 120 microgrammes en Thaïlande.

Un pic de pollution causé par une pratique agricole ancestrale

En cause : les centaines de feux déclenchés par les agriculteurs qui couvrent la région d’une épaisse fumée toxique qui stagne dans l’air depuis une dizaine de jours.

Le problème n’a rien de nouveau et survient tout les ans aux environs du mois de mars. Pratique agricole apparue dès le néolithique, cette dernière consiste à défricher des champs par le feu pour rendre la terre plus fertile et riche en azote avant la plantation. On parle d’agriculture sur abattis-brûlis.

Technique encore très courante dans les zones intertropicales, celle-ci a cependant plusieurs effets négatifs sur le long terme : elle entraîne entre autre une dégradation des sols et une pollution de l’air.

Pourtant, malgré de violentes critiques et des menaces de sanctions de la part du gouvernement thaïlandais, les feux continuent de brûler et devraient s’arrêter seulement aux premières pluies, annonciatrices de la mousson.

Un problème récurrent en Asie du Sud-Est

Bien que ce type d’agriculture soit illégal dans de nombreux pays asiatiques, il demeure pratique courante en Thaïlande mais également au Myanmar, au Laos ou encore en Indonésie et est une cause majeure de pollution tous les ans à la même époque.

Largement touché par l’écran de fumée indonésien en 2013, Singapour a vivement enjoint les autorités du pays à prendre des mesures plus strictes dans le contrôle de cette pratique.

En Thaïlande, dans la région de Chiang Mai plus de 16 000 personnes ont été admises à l’hôpital pour des problèmes respiratoires, cardiaques ou d’irritation de la peau et des yeux liés à la mauvaise qualité de l’air.

Et en Indonésie c’est plus de 300 000 personnes qui viennent s’ajouter aux victimes de ce phénomène environnemental préoccupant.

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