Le gouvernement thaïlandais met en application aujourd’hui l’état d’urgence à Bangkok et dans plusieurs provinces voisines suite aux deux attentats à la bombe la semaine dernière qui ont eu lieu lors des manifestations du PDRC.
Encadré par une cellule de crise dirigée par Chalerm Yubamrung, l’état d’urgence donne au gouvernement et aux forces de l’ordre une série de nouveaux pouvoirs en matière de répression, d’arrestation et de maintient de l’ordre. Le gouvernement peut également désormais faire appel à l’armée pour rétablir l’ordre.
L’état d’urgence prévoit aussi des mesures de contrôles renforcés et de censure à l’encontre des médias soupçonnés d’encourager les troubles à l’ordre public.
Voici une liste des principales dispositions qui entrent en vigueur à compter d’aujourd’hui et pour 60 jours, et qui autorisent le gouvernement à :
- – Disperser les regroupements public de plus de cinq personnes
- – Arrêter toute personne suspecte de trouble à l’ordre public.
- – Inspecter tout courrier, conversation téléphonique ou et autres moyens de communication
- – Suspendre la publication de médias qui sont susceptibles de créer des troubles à l’ordre public
- – Détruire ou s’approprier des bâtiments ou structures si nécessaire
- – Saisir toutes armes, produits chimique ou produits de consommation suspectés de jouer un rôle dans l’état d’urgence
- – Imposer un couvre-feu
- – Demander une intervention des forces militaires pour assister les forces de police en cas de débordement
- – Interdire à tout étranger suspect de quitter le pays, ou expulser tout étranger suspecter de participer aux désordres publics.
- – Interdire ou autoriser les actions susceptibles d’assurer la sécurité des personnes et l’ordre public
Au niveau géographique le décret concerne :Bangkok, Nonthaburi, Pathum Thani’s Lat Lum Kaeo district et Samut Prakan’s Bang Phli district.
Déclaré pour une période de 60 jours, l’état d’urgence est un coup dur pour les manifestants qui ont débuté l’opération Bangkok Shutdown depuis plus d’une semaine. Désormais la police, ou l’armée, peuvent disperser les manifestations sans avoir besoin de justification.
Cependant le principal dirigeant du mouvement, Suthep Thaugsuban, semble décider à passer outre le décret :
« Nous marcherons sur toutes les routes qu’ils bloquent nous ferons tout ce qu’ils nous interdisent de faire » a t-il déclaré hier suite à l’annonce de la mise en place de l’état d’urgence.
L’état d’urgence pourrait conduite les forces de l’ordre à intervenir dans la perspective des élections dont la date a été fixée au 2 février prochain. Une escalade de la violence serait alors à craindre, alors que le spectre des manifestations de 2010 hante toujours les esprits.