Alors que la Thaïlande se prépare à commémorer le roi Chulalongkorn (décédé le 23 octobre 1910) connu entre autres pour ses 92 femmes et 77 enfants, son successeur le roi Rama X vient de se séparer sans ménagement de sa première concubine.
Hier, sa Majesté le Roi a émis un ordre royal dépouillant Sineenat Wongvajirapakdi de tous ses titres, décorations et rangs royaux pour « actes présumés de déloyauté et d’insubordination ».
Le 28 juillet dernier, Sineenat Wongvajirapakdi, connue sous le surnom de « Koi », avait été officiellement intronisée comme concubine royale (Chao Khun Phra) : un privilège qui n’avait pas été utilisé depuis près d’un siècle par un monarque thaïlandais.
Mais aujourd’hui Sineenat est accusée d’avoir outrepassé son autorité, abusant des privilèges de son rang et semant la confusion dans le public quant à son statut, dans l’espoir que SM le Roi lui accorderait le même statut que la reine Suthida.
« Les actes de Sineenat sont considérés comme déloyaux et ingrats envers la gentillesse de SM le Roi » ajoute le communiqué vengeur du Palais Royal qui met un terme à la première tentative de concubinage du roi Rama X, peu de temps après avoir officialisé son quatrième mariage en mai dernier.
Le 1er mai 2019, la Gazette royale thaïlandaise avait annoncé la nomination de Suthida Vajiralongkorn Na Ayutthaya comme la nouvelle reine de la Thaïlande.
La reine Suthida Vajiralongkorn Na Ayutthaya avait auparavant été hôtesse de l’air pour Thai Airways. En 2014, le prince Vajiralongkorn l’a nommée commandant adjoint de ses gardes du corps. Après 2016, elle a été élevée au grade de générale de l’armée et adjointe à la garde personnelle du roi.
La polygamie, une tradition thaïlandaise
La polygamie était reconnue et légalement autorisée en Thaïlande jusqu’en 1935 : l’ancien droit de la famille classait les épouses en trois catégories, en fonction de la manière dont elles étaient devenues épouses.
La première épouse portait le titre de mia klang muang (เมีย กลางเมือง), la «femme officielle». La deuxième catégorie était connue sous le nom de mia klang nok (กลาง นอก), désignant la «femme mineure», épousée après le premier mariage. La troisième catégorie était dénommée mia klang thasi (เมียกลางทาสี), titre attribué aux femmes esclaves achetées à la mère ou au père ou à leurs ancien propriétaire. (Source : Wikipedia).
Aujourd’hui, bien qu’elle n’ait plus aucune base légale la polygamie demeure une pratique assez répandue dans la société thaïlandaise, sous la dénomination de « mia noi » (petite épouse), qui correspondrait à la deuxième catégorie de femmes dans le code civil d’avant 1935.
La troisième catégorie a bien entendu disparu, mais a été remplacée par le terme « gik » qui désigne une relation avec une femme basée principalement, ou exclusivement, sur l’activité sexuelle.