Les groupes de défense des droits de l’homme et les familles exigent des réponses concernant les disparitions de trois activistes thaïlandais enlevés au Vietnam.
Les groupes de défense des droits de l’homme et les familles ont signalé samedi la disparition de trois Thaïlandais. Ces activistes en exil sont accusés d’insultes à la monarchie d’après la loi de lèse-majesté.
Chucheep Ciwasut, activiste politique exilé au Vietnam, diffusait des émissions politiques en Thaïlande. Plus tôt cette année, il est arrêté au Vietnam, avec ses collègues Siam Theerawut et Kritsana Tupthai.
Accusés du crime de lèse-majesté
Selon Amnetsy International, Chucheep Chiwasut est poursuivi depuis longtemps pour des accusations de lèse-majesté au titre de l’article 112 du Code pénal thaïlandais. On pense que Siam Theerawut et Kritsana Tupthai sont également poursuivis au titre de la, loi de lèse-majesté qui prévoit des peines d’emprisonnement de 3 à 15 ans.
Chucheep Chiwasut est un animateur radio et un militant politique qui diffusait régulièrement des commentaires politiques en Thaïlande pendant qu’il était exilé.
Les trois militants ont été transférés en Thaïlande la semaine dernière mais leur localisation demeure inconnue à ce jour. Les informations disponibles ne révèlent pas si les trois hommes ont été remis aux autorités thaïlandaises par le Vietnam dans le cadre d’une procédure officielle d’expulsion ou d’extradition.
Vendredi, Le vice-Premier ministre thaïlandais a nié leur arrestation. Amnesty International a demandé au gouvernement thaïlandais des réponses.
« Nous demandons aux autorités thaïlandaises de révéler si ces hommes sont détenus par la police ou par l’armée, ainsi que le lieu où ils se trouvent. S’ils sont détenus par l’État, nous demandons aux autorités de veiller à ce qu’ils soient maintenus dans un centre de détention officiel et à ce qu’ils puissent immédiatement consulter des avocats indépendants et des médecins et voir leurs proches.
Minar Pimple, directeur général des opérations mondiales à Amnesty International
« Nous demandons également aux autorités soit de les inculper d’une infraction dûment reconnue par la loi conformément aux normes internationales, soit de les libérer, et de ne pas les sanctionner pour l’exercice de leur droit à la liberté d’expression. »
La mère de Siam Theerawut a déclaré l’avoir entendu pour la dernière fois il y a quelques mois.
“ Il dit qu’il va bien et a parlé de ce qu’il a mangé, des endroits où il a été. Il n’a pas précisé où il se trouvait alors.” a-t-elle déclaré à l’AFP. Cette semaine, Kanya Theerawut est allée voir la police, mais n’a obtenu aucune information sur la détention des militants.
L’insécurité des opposants thaïlandais au Laos et au Cambodge
Amnesty International s’est dite particulièrement inquiète pour la sécurité des exilés thaïlandais dont les autorités ont demandé l’extradition. En décembre 2018 des personnes non identifiées ont enlevé cinq militants politiques thaïlandais d’opposition en exil au Laos qui ont par la suite disparu ou été tués
Des dizaines d’opposants politiques, d’universitaires et d’activistes pro-démocrates ont été forcés à l’exil depuis la prise de pouvoir de 2014 par la junte. La plupart des réfugiés ont fui au Laos et au Cambodge pour échapper aux arrestations et aux peines de prison.
Chucheep Ciwasut, Siam Theerawut et Kritsana Tupthai sont partis du Laos après la disparition de trois autres opposants en exil dans ce pays.
Deux de ces hommes ont été retrouvés l’estomac rempli de béton fin décembre dans le Mékong. Le gouvernement thaïlandais avait nié toute responsabilité.
“ La répression s’étend au delà des frontières, les réfugiés ne sont à l’abri nulle part” a confié Sunai Phasuk, expert thaïlandais de Human Rights Watch