Les perspectives de la croissance à moyen terme ont retrouvé leur niveau d’avant la crise financière dans six principaux pays de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean), selon la dernière étude économique publiée par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
La croissance annuelle du produit intérieur brut (PIB) des six pays membres de l’Asean (Indonésie, Malaisie, Philippines, Singapour, Thaïlande, Vietnam) doit atteindre en moyenne 6% de 2011 à 2015, selon l’OCDE, au même niveau que pour la période 2003-2007, selon les Perspectives économiques d’Asie du Sud-est, élaboré par le Centre de développement de l’OCDE.
La montée en puissance de l’Asie du Sud-Est s’explique par la solidité sans cesse croissante des économies nationales, ainsi que par l’intensification de l’interdépendance régionale dans la zone.
Les valorisations du marché d’actions thaïlandais restent très attractives, que ce soit en termes absolus et par rapport aux autres marchés émergents
note Raiffeisen Capital Management.
En dépit de la crise économique et financière mondiale, les perspectives de croissance à long terme en Asie du Sud-Est sont favorables
Ces facteurs, conjugués à un programme conjoncturel chinois extrêmement ambitieux, jouent un rôle décisif dans la préservation des économies des pays sud-est asiatiques dans un contexte de fléchissement économique généralisé. À cela s’ajoute une nette amélioration, ces dernières années, de la stabilité politique de la zone – sauf pour la Thaïlande.
Depuis le désamorçage de la crise politique en mai, la bourse de Bangkok a enregistré une hausse d’approximativement 30% et, une fois encore, nous ne considérons pas cette évolution comme un bref rally généré par des développements politiques, mais plutôt comme le début d’un retour à la normalité et à la stabilité.
note Raiffeisen Capital Management.
La dynamique des bénéfices des sociétés thaïlandaises reste fréquemment sous-estimée, et, de ce fait et en raison des longues années d’agitation politique, le pays est fortement sous-représenté dans la plupart des portefeuilles d’actions mondiales, ce qui lui confère un bon potentiel de reprise. À cet égard, l’exemple le plus frappant est sans aucun doute l’Indonésie qui, faisant fi de tous les vents contraires, est parvenue à engager un processus démocratique très prometteur appelé à succéder à des décennies de dictature.
Cette évolution a été facilitée par les réformes du gouvernement, la déréglementation et les investissements publics, mais aussi par les afflux stables d’investissements directs étrangers.
L’épargne nationale a fortement augmenté durant les dernières années, et ces fonds sont maintenant disponibles pour tirer à la hausse la consommation et les crédits. Ceci signifie que nous pourrions assister à un boom des investissements, suivi par des gains robustes en matière de productivité, de salaires et de prospérité.
La part exponentielle qu’occupent les marchés émergents pour les stratèges boursiers.
Selon le BCG (Boston Consulting Group), en 2009, 30 % des opérations de capital investissement à travers le monde ont été réalisées dans ces pays, contre 5 % en 1998. Cet engouement ne doit rien au hasard : en dix ans, le retour sur investissement dégagé y a plus que triplé pour s’élever à 17 %.Lors du Forum annuel du capital- investissement dans les émergents cette semaine à Londres, l’Association des professionnels actifs dans ces pays (Empea) s’est félicitée du rebond de leur activité après la crise 2009.
Au cours des neuf premiers mois de 2010, ils ont investi 21,5 milliards de dollars (15,3 milliards d’euros) contre 22,1 milliards pour l’ensemble de 2009. « Levées de fonds et investissements se détachent de leur plancher de 2009 mais devraient rester inférieurs aux records de 2007 et 2008 », respectivement inscrits à 53,1 et 47,8 milliards de dollars pour les investissements, note l’EMPEA.
Olivier Languepin