La Thaïlande a des réserves de change «très élevées» estimées à près de 200 milliards de dollars a déclaré dans son discours hebdomadaire le Premier ministre Prayut Chan-o-cha.
S’exprimant dans son discours hebdomadaire, il a souligné que les réserves de change de la Thaïlande sont 3,5 fois plus élevées que ses dettes à court terme, ce qui suggère que les réserves de change du pays sont plus que suffisantes.
A titre de comparaison, la France dispose de réserves de change d’environ 147 milliards d’euros, pour une dette extérieure évaluée à 5,3 trillions d’euros. Les réserves de change de la France couvrent donc environ 3% du montant de sa dette extérieure.
Si la Thaïlande voulait régler toutes ses dettes publiques aujourd’hui avec ses réserves de change, les dettes publiques du pays seront réduites à 4% du PIB, car le niveau international de la dette extérieure publique thaïlandaise ne dépasse pas 60% du PIB (97% du PIB pour la France).
Le chef du gouvernement militaire thaïlandais a expliqué ces fortes réserves de change et la bonne tenue économique du pays par le financement de la dette par des emprunts intérieurs, la restructuration de prêts en prêts à long terme, la croissance des exportations et des services, et la discipline financière.
Alors que de nombreux autres pays, comme le Venezuela, la Turquie et l’Argentine, connaissent une crise économique, le Premier ministre a déclaré que l’économie thaïlandaise restait forte et faiblement affectée par la faiblesse des devises des autres pays émergents.
La bonne tenue du thaï baht
La Thaïlande, berceau de la crise financière asiatique il y a deux décennies, a émergé comme un pays refuge contre la déroute financières des devises émergentes de cette année.
Le baht a surperformé toutes les autres devises des pays en développement au cours du mois écoulé alors que les turbulences centrées sur l’Argentine et la Turquie ont commencé à se propager sur les marchés émergents.
L’excédent courant et les réserves de change élevés, ainsi qu’un niveau relativement faible de la dette détenue par des étrangers ont amorti l’impact de la crise de monnaies émergentes en Thaïlande, pendant laquelle la livre turque a perdu plus de 40% et la roupie indienne 12%.
Autre spécificité de la Thaïlande : une balance des paiements positive qui permet de limiter de recours à l’endettement, ce qui est loin d’être le cas de la France.