Près de 1,5 millions de travailleurs étrangers vivent actuellement en Thaïlande, dont la plupart ne sont pas légalement enregistrés auprès des autorités.

S’exprimant lors d’un séminaire national sur le développement des services de santé publique pour les travailleurs étrangers, le Dr Siriwat Tiptaradol, a déclaré que, selon les statistiques du ministère du Travail, il y avait 1.310.690 travailleurs étrangers vivant en Thaïlande. La plupart ont permis de travail expiré,  et ils doivent passer par le processus de vérification de nationalité. Toutefois, ils sont temporairement autorisées à rester en Thaïlande.

Bangkok, la capitale thaïlandaise, a le plus grand nombre de travailleurs étrangers en Thaïlande, ce qui représente environ 30 % du chiffre global .

Dr Siriwat estime que ceux qui travaillent et vivent illégalement en Thaïlande, représentent une menace pour la sécurité nationale, et pour eux-mêmes face à de nombreux problèmes  de santé publique. Les travailleurs clandestins ont un accès limité aux soins et ont tendance à être porteurs de maladies contagieuses, comme le VIH, la tuberculose (TB), et le paludisme.

Un accès limité aux soins

Afin de les empêcher d’être vecteurs de maladies, le ministère de la santé publique demande aux employeurs de faire passer a leurs travailleurs un examen médical avant de commencer leur travail. L’examen coûte Bt600 (US 18 $) cette année, comprenant une radiographie pulmonaire, un test de grossesse, la tuberculose (TB) , la recherche de traces de substances addictives dans le sang,  la syphilis et les maladies comme l’éléphantiasis. Le Dr Siriwat a déclaré que les travailleurs étrangers sont en mesure d’acheter chaque année une  carte d’assurance maladie pour 1300 THB (environ 30 euros) afin d’être suivi dans le système de santé et de recevoir des services en cas de maladie, indépendamment de leurs cartes de séjour ou permis de travail.

Le gouvernement thaïlandais a récemment entrepris de régulariser un grand nombre de travailleurs migrants sans-papiers

Coopérant avec les pays voisins du Laos, Cambodge et du Myanmar – d’où viennent la plupart des travailleurs migrants – le gouvernement s’emploie à inscrire près de deux millions de migrants pour la plupart venus en Thaïlande pour travailler. Jusqu’à présent le gouvernement thaïlandais a annoncé avoir délivré 932 255 permis de travail, et titres de séjour-  dont 812 984 à des immigrés en provenance du Myanmar,  62 792 en provenance du Laos et  56 479 en provenance du Cambodge.

En plein essor de l’économie de la Thaïlande est devenue un pôle d’attraction pour les migrants des pays voisins. Son PIB par habitant est douze fois plus élevé que celui du Myanmar (151 $) et très supérieur aux autres voisins –  comme le Cambodge (270 $ par habitant) et la RDP du Laos (330 $) – qui souffrent également de sous-développement. On estime à environ deux millions les travailleurs migrants en provenance du Myanmar, Cambodge et du Laos  présents en Thaïlande.

Beaucoup de ces migrants sont employés dans la pêche et les conserveries en Thaïlande, l’agriculture, l’industrie, la construction et les services. De nombreuses usines ont été construites dans les zones frontalières pour tirer profit de la main-d’œuvre étrangère bon marché, et un manque historique de canaux officiels pour organiser les migrations du travail a donné lieu à un important trafic humain.

Les immigrants occupent surtout les emplois généralement délaissées par les Thaïlandais et qualifiés de «3D» : « dangerous » (dangereux), « dirty » (sale) et « difficult » (difficile). Les « petites mains » birmanes sont aujourd’hui devenues indispensables à l’économie du royaume : d’après un rapport de l’Institut de recherche thaïlandais pour le développement, les migrants –parmi lesquels 80% de Birmans contribuent au PIB thaïlandais pour 1,25%.

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