Pendant que la Thaïlande se réjouissait d’avoir pu miraculeusement sauver les 13 membres d’une équipe de football prisonniers d’une grotte inondée depuis deux semaines, 47 touristes chinois périssaient noyés dans une totale indifférence.
Un accident de bateau survenu au large de l’île thaïlandaise de Phuket qui a fait au moins 47 morts – la plupart des touristes chinois – a depuis incité certains Chinois à appeler au boycott du tourisme en Thaïlande.
Certains économistes estiment qu’une telle action coûterait à la Thaïlande plus de 1,5 milliard de dollars de recettes touristiques rien que cette année.
La Thaïlande plus connue pour ses plages paradisiaques et son industrie touristique en perpétuelle croissance, que pour le respect des normes de sécurité n’a d’abord pas réagi à la nouvelle de ce énième « accident » dont le pays est coutumier.
Ou plutôt elle a réagi avec sont mépris habituel pour les étrangers, qui ont pourtant joué un rôle prédominant dans le sauvetage des enfants de la grotte inondée. Dans un premier temps le gouvernement a en effet désigné le coupable : les Chinois eux-mêmes.
Le vice-Premier ministre thaïlandais, Prawit Wongsuwan, a initialement affirmé que l’accident était « entièrement chinois et qu’il portait préjudice aux Chinois », car le navire avait été affrété par une société mixte dont une partie des capitaux (49% comme il se doit) appartenait à des investisseurs chinois. Le gouvernement thaïlandais a par la suite publié des excuses, mais certains dommages semblaient déjà avoir été faits.
Même les Thaïlandais eux-mêmes semblent donner des signes d’impatience face à l’indifférence des pouvoirs publics qui se contentent en général de déclarations de principes après de tels accidents mortels. En témoigne un éditorial du Bangkok Post consacré au naufrage de Phuket.
Le titre de cet article parle de lui même « La tragédie maritime de Phuket démontre notre indifférence ». Même les Thaïs commencent à avoir honte du non respect des normes de sécurité dans leurs pays qui dure depuis des décennies. Mais cette fois les choses pourraient peut-être changer car les conséquences économiques de cette négligence pourraient être considérables.
Un boycott qui pourrait coûter très cher
Quelques jours après le dramatique accident de Phuket, le journal d’Etat China Daily a mis en exergue les remarques « provocantes et irresponsables » du vice-Premier ministre thaïlandais, Prawit Wongsuwan, tandis que des dizaines de milliers de touristes chinois ont annulé des réservations d’hôtel depuis l’incident, certains appelant en même temps sur les médias sociaux au boycott touristique de la Thaïlande.
Les économistes de Nomura dirigés par Euben Paracuelles ont prédit dans une note que l’incident pourrait coûter 1,5 milliard de dollars au secteur du tourisme thaïlandais, sur la base des baisses passées.
La note rédigée par les économistes de Nomura indique que le nombre de touristes en Thaïlande a diminué d’environ 8% en deux mois après l’attentat meurtrier contre un temple populaire de Bangkok en 2015.
« A court terme, nous pensons que les arrivées de touristes en juillet pourraient fortement chuter suite à cet incident et à la Coupe du Monde », a déclaré Paracuelles, ajoutant que la Russie représentait près de 6% des recettes touristiques de la Thaïlande.
La Chine est la plus grande source d’arrivées de touristes en Thaïlande en hausse constante depuis une décennie, passant de 7% en 2010 à 30% cette année. La Chine représente également près de 29% des revenus de l’industrie.
3 comments
Comment fallait il rédiger l’article étant donné que les bureaux de thailande-fr se trouvent à BKK ? Le niveau sécurité en Thailande est au top, les autres pays occidentaux doivent suivre l’exemple. Si ce n’était le cas il y aurait eu 1 millions ou plus de Chinois noyés ?
Incroyable quand même d’en arriver là. Peut être que l’employée à l’immigration qui a appris le français en a profité de l’occasion pour apprendre à “réfléchir” aussi.
Je ferais juste une remarque qui n’est pas une critique du tout mais juste une réflexion d’expatrié:-) Je trouve que si vos bureaux se trouvent à Bangkok, et non en France, vous n’avez pas peur d’écrire certaines choses, dans le présent article par exemple “La Thaïlande plus connue pour ses plages paradisiaques et son industrie touristique en perpétuelle croissance, que pour le respect des normes de sécurité n’a d’abord pas réagi à la nouvelle de ce énième « accident » dont le pays est coutumier.” suivi de “Ou plutôt elle a réagi avec sont mépris habituel pour les étrangers” Moi vous me faîtes peur pour votre propre sécurité et si j’étais le rédacteur en chef je me ferais du mouron, souhaitons que je me trompe. Mais exemple je connais une employée à l’immigration qui apprend le Français depuis des années, imaginons qu’elle vous lise, connaissant les Thaïs, vexée elle le traduit à son chef qui le transmet à sa hiérarchie. Ce n’est pas impossible…alors bonjour les dégâts pas impossible non plus!
Merci pour votre réponse mais en fait le vice premier ministre s’est lui-même excusé de son commentaire, donc je pense qu’il y a une certaine prise de conscience de la part des Thaïlandais eux-mêmes.
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