Au moins huit rebelles islamistes présumés ont été tués vendredi lors d’une fusillade avec les forces de sécurité thaïlandaides dans l’extrême sud en proie au séparatisme, ont annoncé les services de sécurité.

L’affrontement, qui a duré une demi-heure, s’est produit au moment où 60 militaires menaient un raid contre un camp d’entraînement situé sur des collines du district de Ra Ngae, dans la province de Narathiwat, près de la Malaisie. Les forces de sécurité thaïlandaises ont bouclé le secteur où une centaine d’hommes ont été envoyés en renfort, a précisé un commandant provincial, le général Yongyuth Chareonvanich. « Nos forces n’ont enregistré aucune perte », a-t-il dit.

Il s’agit du plus sérieux incident dans l’extrême sud depuis une série d’attaques coordonnées le 18 février, attribuée à la guérilla séparatiste islamiste (neuf morts, 44 blessés). Par ailleurs, dans la province voisine de Yala, une centaine de femmes voilées en noir ont bloqué pendant plusieurs heures vendredi un pont dans le but d’obtenir la libération d’un homme de 43 ans, Niseng Bala-arsae, ayant perdu un avant-bras dans l’explosion d’une bombe dans une station-service mardi dernier, selon la police.

Ce sont des soldates qui ont dispersé la manifestation. Des villageois ont affirmé que Niseng avait été victime d’une explosion accidentelle. Depuis janvier 2004, quelque 2.000 personnes ont été tuées dans les violences séparatistes qui affectent l’extrême sud de la Thaïlande. Dans cette région, qui était jusqu’à il y a un siècle un sultanat relativement indépendant, la population est très majoritairement d’ethnie malaise et de confession musulmane, contrairement au reste de la Thaïlande, largement bouddhiste.

Selon des analystes, la situation s’est aggravée dans l’extrême sud depuis le putsch militaire de septembre à Bangkok avec un activisme croissant des éléments radicaux islamistes de la guérilla, qui refusent toute négociation politique.