L’ambassadeur de Thaïlande auprès du Bureau de l’ONU à Genève, Sihasak Phuangketkeow, a été élu lundi Président du Conseil des Droits de l’homme, troisième organe de l’ONU en importance après le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale.
Dans une allocution devant le Conseil qui siège à Genève, en Suisse, le diplomate thaïlandais a indiqué qu’il souhaitait se concentrer sur la manière dont les Etats Membres pouvaient utiliser « la richesse de leur diversité » pour mettre en place un agenda plus unifié sur les problèmes centraux des Droits de l’homme à traiter.
« Les Membres du Conseil ont besoin de créer des synergies entre ces diversités, reconnaissant ainsi que les Droits de l’homme sont universels, indivisibles et interdépendants?. reconnaissant aussi que nous partageons tous le même objectif quant à la crédibilité et l’efficacité du Conseil », a-t-il ajouté.
-Sunai Phasuk, représentant en Thailande de Human Rights Watch.
Le nouveau président devra également mener à bien le processus de révision de cet organe de l’ONU d’ici mars 2011, comme prévu après cinq ans de fonctionnement.
Elu pour un an, Sihasak Phuangketkeow succède au Belge Alex van Meeuwen. Il est le 5e président du Conseil, présenté par le groupe asiatique conformément à la rotation prévue entre groupes régionaux pour cette fonction.
Depuis la création du Conseil des Droits de l’homme en 2006, en remplacement de la Commission des Droits de l’homme de l’ONU, le Mexique pour l’Amérique latine, la Roumanie pour l’Europe de l’Est, le Nigeria pour l’Afrique et la Belgique pour l’Union européenne ont présidé cet organe. Né en décembre 1957, Sihasak Phuangketkeow a été diplomate à Washington, Tokyo et Hong Kong. Il a été aussi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères à Bangkok de 2002 à 2006.
Lundi, quatre vice-présidents ont également été désignés pour un an au sein du bureau du Conseil: les ambassadeurs d’Angola, de Slovaquie, de Cuba et de la Norvège.
Le gouvernement thaïlandais est justement confronté en ce moment à une série de problèmes sur le front des droits de l’homme.
Selon une liste rendue publique par le gouvernement, plusieurs centaines de manifestants ont été arrêtés parmi les supporters de l’UDD. Parmi eux, treize dirigeants du mouvement qui pourraient être inculpés de terrorisme.
Plus de 400 personnes ont été arrêtées à la suite des manifestations dans le centre de Bangkok . Le gouvernement a seulement publié une liste de leurs noms sous la pression des groupes de droits de l’homme, mais on ne sait pas exactement où ils sont détenus et dans quelles conditions.
Sunai Phasuk, représentant en Thailande de Human Rights Watch a envoyé une lettre ouverte au gouvernement appelant à la transparence pour faire face non seulement aux préoccupations internationales, mais pour apaiser les hostilités et la méfiance des « chemises rouges »
Le vice-Premier ministre thaïlandais chargé des Affaires de sécurité, Suthep Thaugsuban, a évoqué l’intention des « chemises rouges » de provoquer de nouveaux troubles comme motif de prolongation de l’état d’urgence à Bangkok et dans plusieurs autres provinces.
L’actualité récente a plusieurs fois pointé sur la Thaïlande, mettant à la une des affaires où le royaume se retrouve en position d’accusé. Il a d’abord eu les nouvelles révélations sur les prisons secrètes de la CIA. L’affaire remonte certes à l’époque du gouvernement Thaksin, mais elle est tout de même embarrassante pour le royaume, accusé d’avoir hébergé clandestinement une prison secrète de la CIA, où des prisonniers auraient très vraisemblablement été torturés.
Malheureusement, il n’y a pas que les États Unis qui sont accusés de torture en Thaïlande. Dans le sud musulman, où les attentats à la bombe sont quotidiens, le gouvernement a décidé une nouvelle fois de prolonger l’état d’urgence imposé depuis quatre ans dans les provinces à majorité musulmane du sud du pays. Le décret, promulgué pour la première fois en octobre 2005, autorise les autorités locales (en l’occurrence l’armée) à arrêter les suspects et à les placer en détention sans inculpation, et accorde l’immunité au personnel de sécurité engagé dans ces opérations.
Olivier Languepin
1 comment
Choix un peu surprenant !
Le Royaume est loin de respecter les Droits de l’Homme, même si l’on ne prend pas en compte les récents évènements…
Il faut dire que donner une vice présidence à Cuba, là, cela manque carrément de sérieux !!!
Les esprits avancés y verront peut être une incitation à l’ouverture pour tous ces pays qui mis à part la Norvège, ont à des degrés diverses quelques progrès à faire dans le domaine du respect des Droits de l’Homme….
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