Ils sont présents partout en Thaïlande, pays de la tolérance. Dans les ‘talk-show’ dans les feuilletons ils affichent leur différence. Il y a des clubs et des Go-go qui leur sont dédiés.
Bien souvent ils ont des manières affectées comme nos folles, nos drag-queen mais malgré tout ils sont très différents.
Dao est un de ceux-là. Il a bien choisi son nom de scène parce que Dao qui veut dire étoile en Thaï est aussi bien un prénom de garçon, qu’un prénom de fille. Il aurait pu choisir Som qui offre le même avantage.
Donc pas d’erreur de ce côté-là. Dao a toujours voulu être une fille. Sa mère, travailleuse du sexe à Pattaya l’a laissé tout bébé aux bons soins de sa propre mère en Isaan, près de Chaiyaphum, peu de temps après sa naissance. Inutile de parler du père puisque comme la majorité des hommes thaïs dans ce cas là, il a disparu le jour où il a apprit que sa copine était enceinte.
Il a donc été élevé par la grand-mère et les deux sœurs cadettes de sa mère. Dans la maison vivait aussi une sœur de la mère et ses trois filles. La maisonnée hébergeait aussi une chienne et une chatte. Donc un environnement exclusivement féminin pour ce petit garçon. Le seul homme qu’il voyait de temps en temps c’était un oncle de sa mère qui venait faire de menus travaux chez elle et qui l’aidait pendant la période des récoltes.
Il ne voulait pas lui ressembler, le trouvant rustique et trop masculin. Il avait décidé : il serait femme, comme toutes celles qui l’entouraient et qui semblaient satisfaites de leur condition. Mais lui il serait femme à la ville avec les lumières et les paillettes.
Christian Eymaël
Pierre Richard Hardy
Éditions Bamboo Sinfonia