L’économie thaïlandaise donne des signes d’amélioration avec un redémarrage de la croissance au 2e trimestre, mais les investisseurs étrangers continuent de bouder la Thaïlande.

La semaine dernière, le Bureau des Investissements de Thaïlande (BOI) a élargi son objectif de valeur des investissement étrangers (FDI) à 550 milliards de bahts ($ 16 Mds) our 2016, soit une augmentation d’environ 20% par rapport à l’objectif précédent de 450 milliards de baht.

Une légère augmentation par rapport aux performances antérieures annoncées par le BOI, mais surtout une chute libre par rapport aux chiffres des années précédentes.

L’investissement étranger a brutalement décroché depuis la prise de contrôle des militaires en 2014, et les derniers chiffres du BOI ne laissent espérer qu’une faible amélioration d’ici la fin de 2016.

Les demandes d’investissement étrangers déposées auprès du BOI ont plongé dans la première moitié de l’année 2016.

Les investissements du Japon, le principal investisseur étranger en Thaïlande, ont chuté de 2,7 milliards de dollars à $ 810 millions. Ceux des Etats Unis ont plongé de 90% de 660 millions de dollars à 67 millions  de $, tandis que l’Union européenne est passé de 1 milliard $ à 260 millions $.

Les généraux thaïlandais se sont emparés du pouvoir en 2014 en promettant de mettre un terme à des années d’instabilité politique et de remettre en marche une économie stagnante.

Mais plus de deux après le coup d’Etat la situation du pays est encore loin de s’approcher des résultats promis par l’armée et le général Prayuth. L’UE a gelé les négociations entamées avec la Thaïlande pour un accord de libre-échange, lui préférant le Vietnam et Singapour.

L’exception chinoise

La Chine est l’un des rares pays à avoir augmenté son engagement en Thaïlande sur cette période, puisque les 159 millions de la première moitié de 2015 se sont transformés en 723 millions cette année.

Lors d’un briefing avec des journalistes le 18 août, le ministre des Finances, Somkid Jatusripitak, a cependant assuré être serein face à cette baisse historique.

« Je pense que nous ne devrions pas regarder en arrière, il y a de l’espoir devant », a-t-il assuré.

L’espoir vient en effet d’un retour à la stabilité après des années d’agitation et d’instabilité qui ont contribué à la défiance des investisseurs.

Le 7 août, la majorité des Thaïlandais ont approuvé à 59% une nouvelle Constitution, qui sera la 20e que connait le pays.

Retour à la stabilité

Le régime militaire assure que cette nouvelle Constitution apportera une certaine stabilité au pays, et mettra fin à la corruption dans la classe politique.

Les troubles politiques ne sont cependant pas la seule explication plausible pour justifier la chute de l’investissement étranger.

La Thaïlande est confrontée un vieillissement rapide de la population et à une concurrence accrue de la part de ses voisins, comme le Vietnam et le Cambodge, des pays aux populations plus jeunes, où la qualité de l’éducation s’améliore et où les salaires sont encore très bas.

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Le dollar de Singapour et le baht thaïlandais ont chuté le plus parmi les devises régionales, chutant tous deux de plus de 1,6 % pour atteindre leur plus bas niveau en trois et deux mois