Le quartier des affaires de Bangkok, aux abords de la station de BTS Sala Daeng a été hier, le théâtre d’un face à face entre « Rouges » et « Jaunes » sous le regard attentif des unités de l’armée chargées de sécuriser le quartier.
Installée depuis deux jours dans le centre ville pour protéger le quartier des affaires de Silom d’une possible action des « Rouges », l’armée thaïlandaise a déployée une petite centaine d’hommes le long de l’artère principale qui compte de nombreux siège sociaux d’entreprises et de banques.
Encadrant les principaux bâtiments, banques et grands magasins, eux-mêmes protégés par des grilles et des barbelés, les militaires attendent calmement sous le soleil ardent de Bangkok, prenant parfois la pose pour les touristes, ou acceptant volontiers les rafraichissements offerts par quelques habitants du quartier.
Au bout de la rue, les « Rouges » manifestent en bloquant l’accès au parc Lumphini ainsi qu’à la rue Ratchadamri grâce à une barricade de pneus et de bambous, ils scandent des slogans antigouvernementaux et brandissent des pancartes demandant la dissolution du parlement et la démission du Premier ministre Abhisit Vejjajiva. Ils sont nombreux à manifester, chantant dans la bonne humeur. Ils sont encore plus nombreux derrière les barricades, à les soutenir.
En face d’eux, de l’autre coté du carrefour, une petite cinquantaine de personnes sont réunies. N’arborant aucun signe distinctif, certaines d’entre elles brandissent des drapeaux thaïlandais ou le drapeau jaune aux enseignes de la monarchie. En tête de groupe, un homme vêtu d’un tee shirt jaune, montrant fièrement une photo du roi de Thaïlande, scande des slogans pro-gouvernementaux, repris par la foule. Leurs chants et protestations font échos à ceux scandés par les « Rouges » en face d’eux, une bataille d’idées à coups de mégaphone et de cris qui se fait de façon la plus pacifique possible, le tout sous la surveillance de l’armée.
Entre les deux groupes, taxis, motos et passants filent vers leur destinations comme si les manifestants n’existaient pas.
Plus tard dans la soirée des affrontements éclateront au carrefour de Sala Daeng, faisant une vingtaine de blessés légers. Vers 23 heures des manifestants anti-gouvernementaux de l’UDD ont lancé des objets vers un groupe de résidents de Silom qui s’étaient rassemblés à proximité de l’hôtel Dusit Thani. La police anti-émeutes a essayé de séparer les deux camps, fermant brièvement le carrefour de Sala Daeng pour empêcher les deux parties de s’affronter.
Deux étrangers ont été légèrement blessés après avoir été touchés par des tirs de lance-pierre au visage.
Depuis quelques jours, plusieurs milliers de personnes se faisant appeler les « pas de couleur » (no color), ont organisé des rassemblements éclairs dans plusieurs endroits de la ville, demandant à M. Abhisit et aux forces armées de faire preuve de fermeté contre les Chemises rouges. De son coté le leader du PAD (chemises jaunes) Chamlong Srimuang a annoncé une manifestation dimanche, demandant à ses supporters de se préparer « pour un grand rassemblement : on va manger et dormir dans la rue à nouveau. »
La crise actuelle engendre aussi une certaine lassitude, comme le démontre un sondage du journal The Nation auquel ont répondu 7500 lecteurs du site Internet du quotidien de langue anglaise. 64% des sondés se disent partisans de la manière forte (disperser les manifestants et arrêter les leader de l’UDD), contre 28% pour la dissolution du Parlement, et seulement 8% demande au gouvernement de faire preuve de patience.
Melaine Brou avec Dolsinee Kritayapimonporn (National News Bureau of Thailand)
2 comments
Le journal The Nation n est helas pas objectif quand a la situation actuelle et les evenements sont couverts de facon partial qui a reporter des rumeurs non fondees.Choisissez
plutot son concurrent Le Bangkokpost plus neutre.
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