Au moins trois morts et une quarantaine de blessés lors de huit explosions : tel est le bilan provisoire d’une série d’attentats qui ont frappé Bangkok dans la nuit du 31 décembre 2006.
Le choc est d’autant plus grand, que Bangkok est d’habitude considéré comme une destination très sure par les voyageurs. Parmi les neuf étrangers blessés, deux Britanniques, deux Serbes, un Américain et deux Hongrois ont été hospitalisés. Deux autres Hongrois ont reçu des soins avant de repartir de l’hôpital, a-t-on indiqué de sources médicales. L’une des victimes a perdu sa jambe.
Les attentats ne semblent pas être le fait des insurgés islamistes, a précisé le chef de la police nationale, le général Ajirawit Suphanaphesat. L’actuel premier ministre Surayud Chulanont, installé par les militaires après le coup d’Etat de septembre, a déployé des soldats dans la capitale et convoqué une réunion d’urgence afin d’examiner la situation.
La méthode utilisée lors de ces attentats de simples grenades placées dans des poubelles ne correspond pas aux techniques habituellement utilisées par les terroristes du Sud. Ceux-ci n’ont jamais commis d’actions terroristes hors du Sud thaïlandais, où est concentrée la majorité de la population musulmane du pays.
L’actuel titulaire, Surayud Chulanont, a convoqué une réunion d’urgence avec de hauts responsables militaires et le ministre de l’Intérieur pour examiner la situation. Ces attentats n’ont pas été revendiqués et les autorités orientent leur recherche vers les partisans de l’ex premier ministre Thaksin Shinawatra, renversé lors du coup d’Etat du 19 septembre.
Si les coupables ne sont pas rapidement identifiés, ou si de telles actions devaient se reproduire, les conséquences sur l’image de la Thailande seraient désastreuses. Plus de 13 millions de touristes ont visités la Thailande cette année, et le tourisme représente plus de 6% du PIB. Plusieurs pays comme la France ou le Royaume Uni ont déjà déconseillé à leurs ressortissants de se rendre en Thailande.