Les touristes n’ont pas peur des bruits de bottes et des uniformes : en tous les cas pas en Thailande qui a attiré en 2006 un nombre record de 13,65 millions de touristes, en hausse de 18,5% sur un an.
Le secteur du tourisme, qui pèse 13 milliards de dollars, s’était déjà remis rapidement des ravages causés par le tsunami deux ans plus tôt.
Le coup d’Etat sans effusion de sang qui a écarté du pouvoir l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra a momentanément interrompu la récupération du secteur, a indiqué Chattan Kunjara Na Ayudhya, porte-parole de l’Autorité du tourisme de la Thaïlande (TAT).
Le tourisme est un secteur économique clé pour la Thaïlande, dont il représente 6% du PIB. Le pays s’est fixé pour objectif d’attirer 14,8 millions de touristes étrangers l’année prochaine.
Le chiffre d’affaires généré par le tourisme a bondi de près de 31% en 2006 sur un an à 481 milliards de bahts (13,36 mds USD).
« Il y a bien eu quelques annulations après le coup d’Etat, mais l’augmentation de l’affluence montre que ceux qui avaient annulé leur déplacement sont déjà revenus en Thaïlande », a-t-il expliqué à l’AFP.
« Dans les régions affectées par le tsunami, le secteur du tourisme a totalement récupéré », a-t-il ajouté.
Quelque 5.400 personnes avaient trouvé la mort en Thaïlande lors du tsunami du 26 décembre 2004 dans l’Océan indien, dont une moitié de touristes étrangers. Le bilan total de la catastrophe s’était élevé à 220.000 morts dans onze pays.
Les Etats-Unis et six pays européens pressent la Thaïlande d’ouvrir une enquête sur des soupçons de détournement des aides destinées aux victimes du tsunami du 26 décembre 2004, a annoncé mercredi le quotidien thaïlandais The Nation.
Selon cette publication, qui cite un diplomate non identifié, plus de la moitié des 60 millions de bahts (1,7 million de dollars) versés par la Grande-Bretagne, la France, la Finlande, l’Allemagne, la Suède, les Pays-Bas et les Etats-Unis ne seraient jamais parvenus à leurs destinataires et auraient été détournés.
« Pour parler sans détour, quelqu’un a volé l’argent de nos compatriotes », affirme cette source diplomatique citée par le Nation.
Cet argent était en fait destiné à financer une vaste opération d’identification scientifique des victimes du tsunami associant des médecins légistes thaïlandais et étrangers. L’objectif était d’identifier ensemble près de 6.000 cadavres rejetés il y a deux ans par la mer.