La police a finalement facilement retrouvé Jordan Jacobs, un touriste britannique de 21 ans que l’on croyait disparu sur l’île thaïlandaise de Kho Phi Phi.

L’histoire a tous les ingrédients du thriller hollywoodien. Mais elle est en fait fausse, après avoir fait le buzz sur les réseaux sociaux, suite à un appel à l’aide lancé par sa soeur sur Facebook qui a été partagé 26000 fois.

Pendant plusieurs jours, une famille anglaise est restée sans nouvelle de l’un de ses membres, Jordan Jacobs, âgé de 21 ans parti faire le tour du monde.

Mais alors qu’il se trouvait en Thaïlande et qu’il devait revenir au pays pour les fêtes de Noël, le voyage a failli prendre un tour bien plus inquiétant.

jjacobs

« Samedi matin, ma mère a reçu un message via Facebook de mon frère disant que nous nous le reverrions jamais, qu’il était désolé qu’il nous aimait. »

Prise de panique, la maman demande alors à sa fille d’entrer en contact avec son frère pour en savoir plus. Ce qu’elle arrive à faire :

« Il était bouleversé. Il m’a dit qu’il était avec un homme qui ne le laisserait jamais repartir et qu’il avait peur de lui ».

Jordan disait avoir accepté l’invitation d’un homme, qui lui proposait de faire le tour de l’île de Koh Phi Phi Don. Cet homme, décrit comme proche de la trentaine et avec « un look de cowboy », le retiendrait donc contre son gré.

Après avoir lancé un appel à l’aide sur sa page Facebook, Emily a reçu rapidement des nouvelles de son frère par la police thaïlandaise.

« Nous l’avons emmené au poste de police et contacté l’ambassade et tout expliqué. Il est en sécurité et en bonne santé », a déclaré un porte-parole de la police.

Jacobs a depuis posté sur sa page Facebook: « Je vais bien, mes parents ont réagi de manière un peu excessive parce que j’ai dit que je ne voulais pas rentrer à la maison .. »

Les mauvais souvenirs de Kho Tao

Cette fois la police a réagi rapidement pour éviter les maladresses commises sur l’île de Kho Tao, quand un couple britannique de touristes avait disparu et avait été retrouvé assassiné sur une plage.

Les corps de David Miller, 24 ans, et Hannah Witheridge, 23 ans, avaient été découverts le 15 septembre à l’aube sur une plage de Koh Tao, battus à mort avec un gourdin et un ustensile de jardin.

Après des semaines d’enquête, la police thaïlandaise (qui a négligé de boucler l’île après avoir découvert le meurtre) a arrêté deux jeunes travailleurs migrants originaire de Birmanie.

Mais les deux jeunes hommes âgés de 21 ans ont maintenant rétracté leurs aveux, en déclarant qu’ils ont été torturés pendant les interrogatoires.

L’affaire a eu un retentissement considérable dans les médias, car jamais auparavant l’île de Koh Tao n’avait été associée à un endroit dangereux.

La mafia locale ?

Il existe plusieurs théories circulant sur Koh Tao à propos de qui a tué Witheridge et Miller. La plupart mettent en cause des hommes associés à une famille thaïlandaise dominante sur l’île, une de celles qui gèrent plusieurs écoles de plongée, clubs et bars.

La police locale a pourtant a priori exclu la possibilité qu’un Thaïlandais puisse être coupable, orientant immédiatement ses recherches vers d’autres touristes, ou des travailleurs birmans présents sur l’île.

Une culture d’impunité

Mais les deux jeunes birmans qui avaient avoué le crime dans un premier temps, ont depuis rétracté leurs aveux, en déclarant qu’ils ont été torturés pendant les interrogatoires.

Enfin le Premier ministre, le général Prayuth Chan-ocha a mis en cause le port du bikini par la victime, suggérant que les touristes devaient être de préférence laides pour être en sécurité.

Une remarque qui frappa par son sexisme et sa xénophobie, qui fût aussitôt suivie d’excuses de la part du général.

Mais le mal était fait et soudain la Thaïlande n’était plus seulement le pays du sourire, mais aussi un pays où le pire peut très rapidement arriver si on a par malheur affaire au coté obscur du pays, ou à sa police ou sa justice.

Cette impression repose aussi sur le fait qu’il existe une certaine culture de l’impunité en Thaïlande : c’est à dire la facilité avec laquelle les riches, puissants et ceux qui portent un uniforme peuvent littéralement se sortir de n’importe quelle situation sans être inquiétés par la justice.