L’aggravation de la sécheresse qui sévit depuis plusieurs mois en Thaïlande, pourrait diminuer d’un demi-point de pourcentage la croissance du PIB sur une année pleine.
La deuxième plus grande économie de l’Asie du Sud-Est est confrontée à sa pire sécheresse depuis plus de 10 ans, un facteur qui fragilise encore un peu plus les agriculteurs déjà aux prises avec un endettement élevé, et une baisse des cours des produits agricoles.
Pour l’économie thaïlandaise c’est un problème supplémentaire, qui risque de peser sur la reprise économique déjà fragile.
La Thaïlande ne peut guère compter sur les exportations, qui sont habituellement un des moteurs de la croissance (60% du PIB environ), pour relancer la croissance en 2015. Elles ont déjà enregistré un cinquième mois consécutif de recul au mois de mai, portant le recul des exportations à -4,2% depuis le début de l’année.
Une croissance limitée à 3% ?
Le Bureau de la politique fiscale devra sans doute revoir sa projection 2015 de croissance du PIB le mois prochain : sa prévision actuelle est de 3,7%, bien au-dessus de celle de la Banque Centrale de Thaïlande de 3%, mais dans la fourchette de 3-4% des prévisions de la Commission de développement économique et social national (NESDB).
La Banque d’État de l’agriculture et des coopératives agricoles a annoncé la semaine dernière une première mesure d’aide financière pour les agriculteurs victimes de la sécheresse, sous forme d’un moratoire de six mois sur le paiement des intérêts et des remboursements.
Le gouvernement a aussi offert une somme forfaitaire de 1.000 bahts par rai, pour un maximum de 15 rai par ménage, pour la culture du riz et du caoutchouc.
De son coté, a banque HSBC a revu à la baisse son estimation de la croissance économique pour la Thaïlande à 3,1% au lieu de 3,6%, mais a relevé sa prévision 2016 à 3,3% contre 3,1%.
Vers un assouplissement de la politique monétaire
Compte tenu de l’inflation modérée, la Banque de Thaïlande est susceptible d’assouplir sa politique monétaire en réduisant le taux directeur de 25 points de base à 1,25%.
Le comité d’établissement des taux de la banque centrale a réduit de façon inattendue son taux directeur lors de deux réunions successives en mars et avril, pour atténuer le risque de baisse de la croissance et soutenir la dynamique économique.
Le panel de sept membres a voté le mois dernier à l’unanimité de maintenir le taux à 1,5%, jugeant que le taux de change était revenu à un niveau plus propice à la reprise économique.
Mais la décision du mois dernier a été prise avant que le problème de la sécheresse n’ait atteint un niveau critique.