Quelle différence entre le pouvoir en France et le pouvoir d’une dictature en Thaïlande ? L’un est invisible, l’autre visible.

Le « roi de France » a été élu. Le chef de la junte thaïe  s’est auto proclamé.

L’un porte mal le costume taillé sur mesure (son corps n’est pas fait pour les tailleurs, pardon pour les costumes), l’autre, porte très bien le costume sur mesure, il a un corps d’asiatique mieux fichu..

Mais « au final » (je hais cette expression débile), les deux ont l’air de marionnettes, deux « mister Bean » un peu ridicules : l’un fait rire, l’autre fait peur, et inversement.

La dictature molle du politiquement correct

L’un défend les libertés d’un état « surveillant général » qui vous oblige à «  penser bien » ou à « bien penser ». Un pouvoir invisible donc qui vous force à rester dans les rails, car il est très mal vu de ne pas penser « comme il faut », pour la PMA, la GPA, pour Zemmour, contre Houellebecq, pour ou contre Finkielkraut, Dieudonné, etc etc. En résumé à être de « gôche ».

Tout débordement en dehors de ces rails est une faute à corriger (surtout en public, les politiques le savent bien :  leurs discours sont formatés « pour »).

L’Etat s’immisce donc – mine de rien – dans nos cervelles, pire, dans notre intimité.

En France on nous fait croire que nous sommes libres, de penser, d’écrire, de nous exprimer. On nous IMPOSE même cette liberté, (essayez de ne pas être Charlie par ex.)  en fait nous ne sommes pas libres d’aimer qui nous voulons, et surtout pas libres de le dire.

M’en fous, j’aime pas Hollande, chuis pas pour le mariage pour tous, chuis pas pour la PMA, la PMA (ché pas c’que ça veut dire), j’ai le droit d’être bête non ?

Donc pour ne pas être en dehors de rails, nous nous autocorrigeons, nous nous autocensurons, nous sommes devenus les tyrans de nous-mêmes !

Nos propres tyrans ?

DONC : plus besoin d’un dictateur à la tête, suffit d’un être mou, sans consistance, un genre de fromage qui ne sait jamais dire oui ou non, qui louvoie tout le temps, qui compte sur ça chance pour que les choses s’arrangent d’elles-mêmes et qui veut (je veux je veux !) être réélu !

Différence avec un dictateur thaïlandais, un vrai tyran, donc un homme fort qui pense pour vous et vous indique exactement comment (non pas penser… « chez ces gens-là on ne pense pas monsieur » comme chantait Jacques Brel), non mais comment respecter la loi pour être dans la norme, une norme qui s’appelle « thaïness » et qui indique les exactes limites entre lesquelles vous pouvez vous déplacer ?

Eh bien le peuple, soumis à ce dictateur, s’il suit ces lois, strictes, claires et précises, s’il marche bien dans les clous…. il se croit libre.

Demandez à chaque Thaïlandais simple que vous rencontrerez. Il est libre, il l’auto proclame même, thaï ne veut-il pas dire « libre » ?

Alors : – tyran de nous-mêmes avec un mou au pouvoir ?

Ou : – impression d’être libre avec un tyran au pouvoir ?

Il n’y a que deux cases à cocher….

Houellebecq a raison après tout, le bonheur est peut-être dans la soumission !!!

EXTRAIT DE MON ROMAN EN ECRITURE (ben oui, y’aura une partie en Thaîlande, comment m’en empêcher ?)

«Est-ce que le secret d’une vie sans histoire ne consiste pas tout simplement à accepter les limites imposées par plus fort que soi, et en se laissant porter par le courant général ? Ça  demande moins d’effort que de se révolter.

Suivre le flot, sans se poser de question, les Thaïs ont-ils le choix ? Les militaires ont créé un monde d’enfants adultes qui – définitivement soumis – ignorent la peur. Ils ont acquis une identité commune, ce que Mike appelait la « thaïness ».

Il suffit d’écouter une seule voix, celle de l’autorité et de la discipline, celle qui impose une méthode renforçant les habitudes et permet ainsi de vivre dans l’illusion de la liberté».

Extrait de « Soumission », la démocratie en France selon Houellebecq (ajouté par thailande-fr)

«Un candidat de centre-gauche était élu, pour un ou deux mandats, d’obscures raisons lui interdisant d’en accomplir un troisième ; puis la population se lassait de ce candidat et plus généralement du centre-gauche, on observait un phénomène d’alternance démocratique, et les électeurs portaient au pouvoir un candidat de centre-droit, lui aussi pour un ou deux mandats, suivant sa propre nature.

Curieusement, les pays occidentaux étaient extrêmement fier de ce système électif qui n’était pourtant guère plus que le partage du pouvoir entre deux gangs rivaux…»