Un journaliste a été tué et un autre grièvement blessé dans un attentat à la bombe dans le Sud de la Thaïlande, une région à majorité musulmane, où plusieurs groupes terroristes défient le pouvoir central.
L’ONG française basée à Paris « Reporters sans frontières » s’est déclarée indignée par l’attentat qui a coûté la vie à un journaliste, à Sungai Kolok, une ville proche de la frontière avec la Malaisie.
« La méthode utilisée qui consiste à faire exploser une seconde bombe pour tuer ou blesser les secours et les journalistes venus sur les lieux d’un premier attentat, est absolument abjecte. Il est important que les auteurs de cet attentat qui a coûté la vie au journaliste du Thai Rath soient identifiés et punis. Nous adressons nos condoléances à la famille et aux proches de Chalee Boonsawat et souhaitons que le reporter de la chaîne Modern Nine récupère au plus vite de ses blessures », a affirmé l’organisation.
Une bombe placée dans une voiture a explosé le 21 août 2008 devant un restaurant à Sungai Kolok, tuant Chalee Boonsawat, journaliste du quotidien national Thai Rath, présent sur les lieux pour couvrir une première attaque à la bombe, vingt minutes plus tôt.
D’après la police, Phadung Wannaluck, reporter de la chaîne de télévision Modern Nine, a également été blessé. Chalee Boonsawat, âgé de 64 ans et père de quatre enfants, était, selon ses collègues, un journaliste très estimé, objectif, n’hésitant pas à prendre des risques et ayant des contacts avec les différents acteurs du conflit qui ravage le sud du pays.
Les associations de journalistes thaïs ont qualifié de « grande perte » la mort de Chalee Boonsawat et réaffirmé leur détermination à exercer un « journalisme de vérité » dans le sud du pays. Cette technique du double attentat est fréquente dans le sud de la Thaïlande où l’armée affronte des séparatistes musulmans. Plus de 3 300 personnes ont été tuées dans des attentats depuis 2004, lorsque le mouvement séparatiste s’est reconstitué, après plus de deux décennies d’accalmie.