L’ancienne Première ministre Yingluck Shinawatra, devra se présenter devant la justice le 19 mai dans le cadre des poursuites judiciaires lancées à son encontre.

Elle est accusée de négligence et de corruption concernant le programme de subventions du riz qu’elle avait mis en place lors de son mandat.

La Cour suprême de Thaïlande a confirmé la mise en examen de Yingluck Shinawatra, ex-première ministre : elle risque dix ans de prison dans une affaire de corruption relative au programme de subvention du riz.

La Première ministre aurait fait perdre plus de 500 milliards de baht à l’Etat à travers ce programme qui prévoyait d’acheter du riz aux agriculteurs thaïlandais à un prix beaucoup plus élevé que les cours du marché mondial .

Elle est accusée d’avoir manqué à son devoir et d’abus d’autorité.

Des soupçons de corruption pèsent également à son encontre. Les enquêteurs de la NACC (Comission Nationale de lutte contre la corruption) ont accusé Mme Yingluck et son parti d’avoir utilisé le système pour acheter les votes des agriculteurs, et permettre aux proches du gouvernement d’en tirer profit.

Si Yingluck Shinawatra est reconnue coupable, elle pourrait encourir une peine allant jusqu’à plus de 10 ans d’emprisonnement.

Yingluck Shinawatra, est déjà interdite de vie politique pour cinq ans, avec interdiction de quitter la Thaïlande.

Facebook Yingluck Shinawatra
Source : https://www.facebook.com/Y.Shinawatra

 

Sur sa page Facebook, Yingluck se défend d’avoir enfreint la loi de quelque manière que ce soit :

«Tout au long de mon mandat en tant que Premier ministre, j’ai fait mon travail au service de tous les Thaïlandais avec la plus grande honnêteté et intégrité sur la base des principes de la démocratie dans le cadre d’une monarchie constitutionnelle.

Je voulais voir prospérer notre pays et que tous les Thaïlandais aient les mêmes opportunités, en particulier les producteurs de riz, alors qu’ils ont longtemps souffert d’un traitement injuste.

Je tiens à souligner ici que les accusations dirigées contre moi en vertu de la politique du riz établissent un nouveau précédent.

C’est la première fois que l’on juge la mise en œuvre d’une politique économique fondamentale qui a été soutenue par la majorité des Thaïlandais en vertu des principes de la démocratie.»

Le précédent Thaksin

Un défaut de comparution ou une tentative de fuite en dehors du pays entrainerait la publication immédiate par la Cour d’un mandat d’arrêt international.

C’est ce qui s’était produit en 2008 quand son frère, Thaksin Shinawatra, alors lui aussi ex Premier ministre, avait pris la fuite après l’annonce de son procès pour corruption.

Cette décision de la Cour et ce nouveau procès, alors que la mesure d’impeachment a déjà privé Yingluck de toute possibilité de participation à la vie politique pendant 5 ans, va probablement approfondir la crise politique que traverse le pays depuis le coup d’état militaire du 22 mai dernier.

L’ancienne Première ministre a déjà nié en bloc toutes les accusations de négligence devant l’Assemblée législative nationale (ALN).

Le sujet est sensible en Thaïlande, car ce nouveau coup porté à la famille Shinawatra pourrait provoquer le réveil des « Chemises rouges », restées étonnamment calmes depuis le coup d’État de mai 2014.

Le General Prayuth a mis en garde les partisans de Mme Yingluck contre l’organisation de manifestations en signe de protestation, rappelant que la loi martiale est toujours en vigueur en Thaïlande.

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