La page du site de Human Rights Watch (HRW) consacrée à la Thaïlande est désormais inaccessible depuis la Thaïlande : le gouvernement militaire a bloqué l’accès à la page Thaïlande du site de après avoir été sévèrement critiqué par l’organisation la semaine dernière.
Les tentatives de connexion sur la page (www.hrw.org/asia/thailand) sont redirigées vers un écran d’accueil du ministère de l’Information et de la technologie des communications, avec un message d’avertissement en thaï :
« Ce site a un contenu inapproprié et a été suspendu. »
Au cours des dernières semaines HRW a ouvertement critiqué le gouvernement militaire de la Thaïlande pour sa répression contre les manifestant dissidents.
« Le fait que le (la junte) ressent le besoin de bloquer la page web de Human Rights Watch sur la Thaïlande, signifie que nous devons faire quelque chose de bien»
a déclaré Brad Adams, directeur Asie de HRW
«Le respect des libertés fondamentales et de la démocratie en Thaïlande sous le régime militaire est tombé dans un puit sans fond», a notamment déclaré Brad Adams, directeur pour l’Asie à Human Rights Watch.
« Six mois après le coup d’Etat, la critique est systématiquement poursuivie, l’activité politique est interdite, les médias sont censurés, et les dissidents sont jugés par des tribunaux militaires. »
La censure est de règle en Thaïlande pour tous les sujets qui touchent, directement ou indirectement, la monarchie. Depuis le coup d’Etat militaire du 22 mai 2014, la censure en Thaïlande s’étend aussi aux médias qui critiquent l’action du gouvernement.
L’intolérance de la junte a été illustrée le 19 novembre dans le nord, dans la province de Khon Kaen lorsque les autorités militaires ont arrêté cinq étudiants lors d’un discours prononcé par M. Prayuth. Les étudiants portaient des t-shirts arborant le slogan «Nous ne voulons pas d’un coup d’Etat » en thaï.
Ils ont ensuite levé la main avec le salut à trois doigts, un symbole de la résistance en Thaïlande depuis le coup. Peu de temps après les étudiants ont été emmenés dans un camp militaire. Lors des interrogatoires, les autorités militaires ont menacé les étudiants d’un procès militaire pour violation de la loi martiale. Cependant, suite à un tollé général, les cinq étudiants ont été libérés sans inculpation lendemain des leur interpellation.