Investir dans l’immobilier en Thaïlande ? Le projet est tentant car le royaume offre encore de belles opportunités à des prix qui font encore rêver un parisien.

Mais attention, le parcours est semé d’embûches, et avant de succomber au coup de cœur il faut absolument se renseigner en détail sur son futur investissement.

Dave arrive de Chicago, Steve de San Francisco, John de San Antonio et Mike de New York: tous ont entre 40 et 50 ans et trois d’entre eux sont déjà venu au moins une fois en Thaïlande, souvent pour un court séjour de vacances, ou pour un déplacement professionnel.

Mais cette fois ils ont des projets plus sérieux en tête : investir dans une seconde maison, pour faire un placement, mais aussi pour venir y passer quelques mois par an.

Dave a troqué sans problème sa parka contre une casquette et des lunettes de soleil

« Il fait moins de 10 degrés en ce moment a Chicago, ça fait drôle d être ici, mais en fait c’est plutôt agréable. Jusque là j’avais limité mon horizon aux pays proches, c’est à dire le Costa Rica, La République Dominicaine notamment. Mais ça fait un moment que j’entends parler de la Thaïlande et je me suis dit, c’est le moment d aller voir ce qu’il se passe là bas…. ».

Tous ont répondu, à une annonce de Company Vauban, une agence immobilière basée à Bangkok que dirige depuis deux ans Cyrille Hareux.

Au menu de ce « real estate tour » 4 jours de visites dans des projets immobiliers a Bangkok, Hua Hin, Phuket et Pattaya. Steve, la quarantaine, divorcé et sans enfant, s’interroge autant sur ses futurs investissements que sur ses projets personnels.

« A l’approche de la cinquantaine, on a envie d’autre chose: j’aimerais bien me trouver un endroit relax au soleil et au bord de la mer, tout en restant dans des prix raisonnables. »

La projection d’une petite vidéo sur un projet de villas en bord de mer à Phuket commence: il ne s’agit pour l’instant que d’images de synthèse, mais les regards se font rêveurs dans l’assistance encore un peu assommée par le décalage horaire.

Les questions fusent déjà sur les prix, les surfaces et les dates de disponinilités.

« La Thaïlande offre encore un rapport qualité prix exceptionnel: les prix sont peu élevés par rapport aux autres pays de la région, et il vont très probablement continuer à monter. Ici on peut espérer un rendement de 6 à 8%, difficile à trouver dans un pays d’Europe ou aux États Unis à cause de la flambée des prix et de la fiscalité plus lourde qu’en Thaïlande » estime Cyrille Hareux.

Ici pas de taxe foncière, pas de taxe d’habitation ni d’impôt sur la fortune: les frais de transfert sont aussi beaucoup moins élevés qu’en France (de l’ordre de 3%), et calculé non pas sur le prix de vente mais sur une évaluation du Land Department, souvent très inférieure à la valeur réelle du bien.

Pour autant, il ne faut pas croire qu’investir dans l’immobilier en Thaïlande est une chose simple.

Premier obstacle : la loi thaïlandaise interdit à un étranger d’être propriétaire d’un terrain.

Par conséquent si votre choix se porte sur une maison, vous êtes condamné au « leasing », c’est à dire à un contrat de location à long terme (maximum 30 ans), sans aucune garantie sur son renouvellement.

D’autres montages existent comme acheter en nom propre avec une hypothèque par exemple: vous trouvez une personne thaïe qui signe les papiers en tant que propriétaire, mais vous posez une hypothèque sur le terrain en tant que « prêteur ».

Une fois l’hypothèque enregistrée au Land Office, la propriété ne pourra être vendue sans votre accord, c’est-à-dire tant que vous n’aurez pas levé l’hypothèque.

Le plus simple reste donc d’acheter un « condo », c’est un à dire un appartement en copropriété dans un immeuble : dans ce cas il suffit de vérifier que la proportion des parts de copropriétés vendus à des étrangers reste inférieure à 49%, et tout est en règle.

« Même dans ce cas de figure, il y a des procédures précises à respecter, et l’assistance d’un professionnel est indispensable, ne serait-ce que parce que tous les documents officiels sont en Thaï » estime Fabrice Lore de l’agence « Five Stars ».

« Nous avons en gros deux types de clientèles : d’abord le retraité qui a fait une bonne affaire dans l’immobilier en France et qui veut passer du temps en Thaïlande avec un visa de retraité (plus de 50 ans et soumis à conditions de ressources).

Ensuite l’investisseur qui cherche un revenu d’appoint sans avoir à supporter trop de charges fiscales. Le budget moyen est d’environ 100.000 euros, ce qui offre de bonnes possibilités à condition de prendre son temps. »

La Thaïlande est en effet un pays où il faut savoir être patient : Bangkok est une ville beaucoup plus étendue que Paris, et l’exploration du quartier qui vous corresponds peut prendre pas mal de temps. Ensuite il faudra penser à la question du visa. Être propriétaire en Thaïlande ne vous donne droit à aucun titre de séjour: mais ça c’est une autre histoire.

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