Le chef du mouvement anti-gouvernemental qui occupe en ce moment le centre de Bangkok, Suthep Thaugsuban a déclaré aujourd’hui vouloir « fermer » (shutdown) l’ensemble des bâtiments publics dans les prochains jours afin de paralyser le gouvernement et le forcer à démissionner.

Il a également évoqué  la possibilité d’organiser le siège des résidences du Premier ministre et de certains membres du gouvernement pour restreindre leurs déplacements et forcer le gouvernement à démissionner.

« Les édifices gouvernementaux seront complètement fermés dans les prochains jours. Je vais diriger l’initiative « , a déclaré M. Suthep à la foule en délire.

«Nous allons couper l’électricité et l’approvisionnement en eau dans les résidences des membres du gouvernement . » a t-il ajouté.

Dans un discours prononcé sur la scène du carrefour Asoke, Suthep Thaugsuban a assuré devant des milliers de supporteurs que Bangkok sera occupé jour et nuit jusqu’à ce que les manifestants gagnent leur bataille contre le gouvernement.

Il a révélé avoir été contacté ce matin pour examiner une proposition de report de l’élection générale du 2 février au 4 mai prochain. Il a également annoncé avoir refusé cette proposition et a renouvelé son exigence : la démission du Premier ministre et de son gouvernement pour ouvrir la voie à une réforme nationale, préalable à la tenue de nouvelles élections.

Selon une information reprise par le journal Le Monde et l’AFP :

Une frange radicale a même menacé de s’en prendre à la Bourse de Thaïlande et au siège du contrôle aérien si la première ministre ne quittait pas rapidement son poste.

Pour tenter de désamorcer la crise qui  secoue la Thaïlande depuis plusieurs mois, Yingluck Shinawatra a dissout le Parlement et convoqué des élections législatives pour le 2 février. Mais ces élections sont boycottées par le principal parti d’opposition, le Parti démocrate, qui réclame la démission du gouvernement et une réforme préalable avant la tenue d’élections.

Le mouvement actuel est né de la contestation d’une loi d’amnistie votée au mois de décembre qui aurait pu permettre le retour de Thaksin Shinawatra, en exil pour échapper à une condamnation de deux ans de prison pour abus de pouvoir et prise illégale d’intérêts lorsqu’il était Premier ministre.

Jusqu’à présent l’opération « Bangkok shutdown » s’est déroulée dans le calme et sans incidents violents, les forces de l’ordre restant très en retrait des sites occupés par les manifestants. La tension pourrait monter d’un cran si les manifestants décident de s’en prendre aux bâtiments publics et aux logements des ministres.

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