Le cours du baht est-il trop fort ? Les exportateurs thaïlandais sont convaincus que la récente remontée de la devise thaïlandaise par rapport au dollar freine les ventes du royaume à l’étranger.
Les exportateurs ont récemment exprimé leur inquiétude face à la fermeté de la devise thaïlandaise par rapport au dollar. Ils estiment qu’il est très important pour le gouvernement de maintenir un baht plus faible et plus stable en vue d’assurer la croissance économique de la Thaïlande au milieu de la récession économique mondiale. Le secteur de l’exportation est le moteur économique clé de l’économie thaïlandaise, avec un poids estimé entre 65 et 70% du PIB.
Certains experts économiques ont proposé au gouvernement de ne pas essayer d’affaiblir le baht, en encourageant les exportateurs a ne pas uniquement utiliser les dollars américains, mais aussi d’autres monnaies. Mais pour le moment les dollar reste la monnaie de référence pour les exportateurs et la devise reine des échanges commerciaux plutôt que d’autres devises comme le baht, l’euro ou le yen.
Les exportateurs veulent une plus grande stabilité baht, alors que le baht s’est apprécié de presque 2 baht au cours des derniers mois, de 36,20 pour un dollar en mars à 34.40, vendredi dernier. Le taux idéal pour assurer la croissance des exportations serait de 35-36 baht contre le billet vert.
Plus de 80 pour cent des opérateurs économiques dans l’industrie alimentaire, préférent la négociation de leurs contrats en dollars, mais le renforcement du baht au cours des derniers mois a rendu la conjoncture plus difficile pour les exportateurs. Ils doivent réduire leurs marges pour maintenir leurs compétitivité car les acheteurs étrangers peuvent facilement se tourner vers d’autres pays pour leurs produits si le baht devient trop fort.
C’est notamment le cas pour le riz dont le prix n’a pas changé en Thaïlande, mais a légèrement augmenté à l’export, en raison de l’appréciation du baht. Cette appréciation est à l’origine de difficultés pour les exportateurs, parce que d’autres pays, notamment le Vietnam, ont maintenant des prix plus bas exprimés en dollars.
Les déséquilibres de l’économie américaine, accentués par les mesures de relance pour sortir de la crise, et l’instabilité du dollar inquiètent les partenaires économiques des Etats-Unis. Les Chinois avaient lancé l’idée en avril, avant le sommet des pays du G20, de faire émerger une « monnaie de réserve supra-souveraine » qui serait « déconnectée des nations individuelles » et de leurs enjeux intérieurs.
Les fondamentaux ne sont pas non plus en faveur de la devise américaine. Avec les multiples plans de sauvetage mis en place par le gouvernement américain, le déficit budgétaire des États-Unis atteindra cette année le niveau exceptionnel de 13% du PIB, le quadruple de celui de l’administration Bush, pourtant peu réputée pour sa rigueur budgétaire. De quoi faire encore augmenter l’endettement des États-Unis qui atteindra cette année la somme record de 11 trillions de dollars, soit environ 75% du PIB. Une situation qui contraste avec celle de Thailande dont l’endettement est actuellement de 40% du PIB, avec une augmentation prévue vers les 60% à partir de 2010.
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