Les ménages thaïlandais sont-ils trop endettés ? Cela pourrait bien être le cas selon une note récente de la COFACE qui souligne la hausse de l’endettement des ménages dans plusieurs pays de la région, dont la Thaïlande. Conséquence : la Thaïlande est placée sous surveillance négative par cet organisme chargé d’assurer les exportateurs et d’évaluer les risques pays.
Les récentes politiques populistes du gouvernement thaïlandais, comme le crédit d’impôt pour l’achat d’une première voiture, combiné avec un accès au crédit assez souple, ont joué un rôle important dans la croissance de l’endettement des ménages qui dépasse aujourd’hui les 100% du revenu disponible.
Thaïlande : A3 sous surveillance négative, face à l’endettement des ménages
Les risques augmentent en Thaïlande dont l’évaluation A3 est désormais assortie d’une surveillance négative. La croissance y a fortement reculé en 2013 et restera contrainte par l’endettement des ménages (80% du PIB) en 2014. Les effets des précédentes mesures de relance se dissipent. Par ailleurs, le pays continuera à souffrir de l’atonie de ses exportations, conséquence notamment du ralentissement chinois dont il est dépendant.
Malaisie, Corée du Sud, Singapour et Thaïlande : une dette des ménages comparable à celle des Etats-Unis au moment de la crise des « subprimes »
Si l’essor de la consommation en Asie émergente témoigne du développement économique de la région, il est aussi lié à un accès plus facile au crédit bancaire. D’où un endettement excessif des ménages dans certains pays, susceptible de peser sur l’activité à moyen terme.
« Les parallèles avec la situation des ménages américains au moment de la crise de 2008 ne signifient pas nécessairement qu’une crise d’une ampleur comparable est imminente en Asie émergente. Mais une modération de la consommation des ménages sera nécessaire au cours des années à venir. Pour faire face au risque que fait peser sur l’économie et le secteur bancaire l’endettement excessif des ménages, les autorités locales devront prendre des mesures préventives : des politiques monétaires plus restrictives et des règles prudentielles plus strictes»
commente Julien Marcilly, responsable risque pays de Coface.
Quatre pays s’avèrent les plus à risque
En 2012, le ratio de dette des ménages par rapport au revenu disponible a atteint 194% en Malaisie, 166% en Corée du Sud, 134% à Singapour et 112% en Thaïlande, alors qu’il était de l’ordre de 130% aux Etats-Unis en 2008, c’est-à-dire au commencement de la crise des «subprimes». Il en résulte aussi un service de la dette plus élevé qu’aux Etats-Unis en 2008 et qu’en Espagne en 2012 (où il est largement responsable de la récession profonde).
C’est la Corée du Sud qui domine le Top 4 : la structure de sa dette présente un facteur de risque supplémentaire car la part des prêts immobiliers à taux variables y atteint 55%, contre seulement 10% aux Etats-Unis en 2009.
Par ailleurs, cet endettement excessif provoqué par un crédit trop dynamique risque à moyen terme de rendre les pays asiatiques plus vulnérables aux financements externes volatils et donc aux sorties de capitaux. Il peut aussi entraîner de brusques dépréciations du taux de change comme ceux observés au cours de l’été 2013.
Source : http://www.coface.com
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