Pour dénoncer la censure exercée par les gouvernements et réclamer plus de libertés sur Internet, Reporters sans frontières appelle à manifester dans neuf pays ennemis du Net.

Durant 24 heures, du mercredi 12 mars à 11h jusqu’au jeudi 13 mars à 11h (heure de Paris, GMT +1), les internautes pourront créer un avatar, choisir le message de leur banderole et prendre part à l’une des cybermanifestations qui auront lieu en Birmanie, en Chine, en Corée du Nord, à Cuba, en Egypte, en Erythrée, en Tunisie, au Turkménistan et au Viêt-nam.

La nouvelle liste des « Ennemis d’Internet » établie cette année par Reporters sans frontières compte quinze pays : Arabie saoudite, Bélarus, Birmanie, Chine, Corée du Nord, Cuba, Egypte, Ethiopie, Iran, Ouzbékistan, Syrie, Tunisie, Turkménistan, Viêt-nam et Zimbabwe.

Ils étaient seulement treize en 2007. Sont venus s’ajouter aux traditionnels censeurs, deux pays subsahariens : le Zimbabwe et l’Ethiopie.

« Rien d’étonnant de la part de régimes qui s’en prennent régulièrement aux médias traditionnels. Chez ces derniers, le taux de pénétration d’Internet est faible, très faible, mais suffisant néanmoins pour leur donner quelques cauchemars. Comme leurs aînés, ils puisent dans la panoplie de la censure adaptée à la Toile : arsenal législatif, traque dans les cybercafés, contrôle des fournisseurs d’accès », écrit Reporters sans frontières en introduction de son rapport.

A cette première liste, ont été joints onze « pays sous surveillance » : Bahreïn, Emirats arabes unis, Erythrée, Gambie, Jordanie, Libye, Malaisie, Sri Lanka, Tadjikistan, Thaïlande et Yémen. À la différence des premiers, ils n’emprisonnent pas les blogueurs et ne censurent pas massivement la Toile. Mais la tentation est grande et les dérapages réguliers. Ces pays ont souvent mis en place le cadre juridique nécessaire pour museler Internet si bon leur semble. Leurs autorités judiciaires ou politiques utilisent parfois les lois antiterroristes pour surveiller et localiser des opposants et des militants qui s’expriment sur le Net.

« Cette chasse aux mal-pensants de la Toile est d’autant plus efficace que de grandes entreprises occidentales se font les complices de ces gouvernements dans la traque aux « fauteurs de troubles ».

En 2007, l’entreprise américaine Yahoo! a présenté ses excuses pour le « malentendu » qui a mené le journaliste Shi Tao en prison pour dix ans. Au total quatre cyberdissidents chinois lui doivent d’être détenus. Elle se serait contentée ‘d’obéir aux lois locales’ qui la contraignent à identifier des internautes jugés dangereux », précise Reporters sans frontières.

Enfin, une nouvelle version du guide pratique du blogueur et du cyberdissident est disponible, en français et en anglais, sur le site www.rsf.org. Ce guide rassemble des conseils et des astuces techniques pour lancer son blog dans de bonnes conditions et contourner la censure sur Internet. Il explique comment bloguer anonymement et propose les témoignages de blogueurs d’Egypte et de Birmanie notamment.

source:

Vincent Brossel
Asia – Pacific Desk
Reporters Sans Frontières
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