Il n’y a pas que le pétrole qui flambe: il y a aussi le riz. Pour la Thaïlande, premier exportateur mondial c’est évidemment une bonne nouvelle. La semaine dernière, cette denrée de base de l’alimentation en Asie a atteint 500 dollars la tonne, pour la première fois depuis vingt ans, selon la FAO (Organisation pour la nourriture et l’agriculture des Nations unies).
Cela en dépit du fait que la récolte du premier exportateur mondial, la Thaïlande, bat tous ses records. Mais pour les autres pays d’Asie gros consommateurs comme le Bangladesh les Philippines, l’Inde et l’Indonésie, c’est une mauvaise nouvelle car elle rend nettement plus élevé le coût de l’alimentation de base pour la population.
À la fin février 2008, le prix de référence du riz en Thaïlande était de 500 $ dollars par tonne, soit une hausse de plus de 100 $ par rapport au mois précédent et par rapport à seulement 325 $ il y a un an.
Où partent les exportations de riz ? Vers la Chine et l’Inde, principalement qui sont les deux plus grands consommateurs mondiaux. Et leur appétit tire les prix mondiaux vers de nouveaux sommets. Mais en fait tous les pays d’Asie sont concernés, à commencer par les plus pauvres.
Au Bengladesh, qui compte une population de 144 millions d’habitants, le prix du riz a doublé en un an, dépassant largement le niveau des revenus disponibles, alors que 40 pour cent de la population vit avec un dollar par jour ou moins.
Cette année, le Bangladesh devra importer quelque trois millions de tonnes en raison des dommages causés par les inondations à la mi-2007 et des effets dévastateurs du cyclone de novembre.
«Tous les gouvernements d’Asie sont bien conscientw de l’étroite relation qui existe entre la stabilité politique et la stabilité du prix du riz, » a déclaré récemment à l’AFP Jonathan Pincus,du Programme des Nations Unies pour le développement au Vietnam.