Le gouvernement thaïlandais a annoncé vendredi dernier qu’il devrait signer un protocole d’accord avec la France le mois prochain concernant le développement du TGV et la modernisation des services de chemin de fer publics.
La Chine partait pourtant grande favorite pour remporter le marché des lignes de TGV en Thaïlande, ou au moins être le principal partenaire dans la modernisation du système ferroviaire, mais les considérations relatives à la sécurité semblent jouer un rôle important dans le choix de la France comme contracteur.
Des considérations relatives à la sécurité
En juillet 2011, un accident de train à grande vitesse dans la ville du sud-est de Wenzhou avait tué 40 personnes blessé plus de 200. Un rapport publié en décembre 2011, et autorisé par le gouvernement chinois, avait conclu que l’accident était le résultat de défauts de conception et d’une gestion bâclée, mettant en cause les compétences de 54 fonctionnaires.
Si la Thaïlande a choisi la France, c’est parce que son expérience, sa performance et son profond respect des normes de sécurité dans le domaine de la grande vitesse ferroviaire ne sont plus à prouver dans ce pays où le train à grande vitesse existe depuis les années 1970.
Frédéric Cuvillier, ministre français délégué aux Transports, a déclaré que cet accord entraînerait une coopération mutuelle en matière de développement des transports, et que le secteur privé français serait sollicité afin de fournir l’assistance technique nécessaire pour le projet, bien qu’il n’y ait pas encore de décision officielle à ce sujet.
La participation du secteur privé : une garantie de transparence
La participation du secteur privé, français et thaïlandais, dans l’investissement permettrait non seulement de réduire la dette et les risques associés au projet, mais aussi d’en renforcer son contrôle. L’une des principales questions concernant les projets d’infrastructure est de savoir si le gouvernement thaïlandais est capable de transparence dans l’attribution des marchés et dans le décaissement des fonds, compte tenu des nombreuses irrégularités passées en la matière.
Avoir le secteur privé, notamment des sociétés étrangères en provenance de pays où la transparence est davantage la norme, impliqué dans le financement du projet est une garantie supplémentaire de lutte contre la corruption.
Selon Nualnoy Treerat, professeur d’économie à l’Université de Chulalongkorn, le gouvernement devrait autoriser le secteur privé thaïlandais à investir également, plutôt que d’alourdir sa dette en favorisant l’investissement public.
Le ministère des Finances devrait présenter cette année un plan au gouvernement pour emprunter 73.9 millions de dollars (2,2 milliards de baths) dont 64% sera alloué à 31 projets de chemins de fer, 24% à 13 projets routiers, 7% à sept projets de transport fluviaux et de 5% à projet de modernisation des transports aériens.
Améliorer les connectivité avec ses voisins de l’ASEAN
L’objectif de ces investissements est d’améliorer la connectivité de la Thaïlande avec ses voisins de l’ASEAN, de stimuler le commerce avec des coûts de transport moins élevés, et de soutenir la croissance du secteur du tourisme. En développant des alternatives au transport routier, la Thaïlande espère aussi réduire ses émissions de carbone.
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