Avec une économie qui tourne à plein régime, une pénurie de main d’oeuvre, des capitaux qui affluent en masse à la bourse de Bangkok et le baht qui pulvérise tous ses records de hausse  depuis plus de 15 ans, la Thaïlande est-elle en train de connaitre une période de surchauffe,  ou pire encore une bulle sur le point d’éclater ?

Aujourd’hui certains experts n’hésitent pas à agiter le spectre d’une bulle financière : avec la hausse des flux de capitaux en direction de l’Asie, certains indicateurs pointent vers une redite de la crise asiatique de 1997.

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En 1997 la construction de certains immeubles a été brutalement interrompue comme celui-ci dans le quartier de Silom.

 

Le bas niveau des taux d’intérêt dans les pays développés ont siphonné d’importants volumes de capitaux en direction de l’Asie, où les devises tendent en conséquence à s’apprécier. Le retour de l’inflation est dès lors à craindre, suivie d’un phénomène de bulle financière dangereux pour le secteur bancaire.

Virabongsa Ramangkura, président de la Banque de Thaïlande, a prévenu récemment que les flux actuels de capitaux étrangers exposent l’économie à un risque de bulle dans les secteurs boursiers et de l’immobilier.

Lorsque la crise financière de 1997 a éclaté, c’est vers le secteur de l’immobilier que les regards accusateurs se sont dirigés, avec sa spéculation massive et ses prêts énormes, et pour beaucoup insolvables
Ces dernières années, les prix de l’immobilier ont à nouveau fortement augmenté en Thaïlande, et de nouveaux projets sont en construction un peu partout, ce qui provoque de nouvelles inquiétudes quant à savoir si l’histoire risque de se répéter.

Des fondamentaux très différents de ceux de 1997

Pendant le printemps 1997, Bangkok est un chantier à ciel ouvert : un boom immobilier sans précédent est en cours alimenté notamment par des capitaux en provenance de Hong Kong, qui craint la rétrocession à la Chine.

L’offre trop abondante engendre des milliers de mètres carrés inoccupés, et des propriétaires souvent endettés grâce à leur relation influente auprès de banques, elles-mêmes financées grâce aux capitaux étrangers volatils et en quête de rendement élevés et à court terme.

Le baht est alors indexé sur le dollar sur la base d’un taux fixe décidé par le gouvernement qui oscille autour de 25 baht pour un dollar. Un cours qui semble assez surévalué compte tenu de l’endettement important de la Thaïlande à l’époque et qui sera attaqué par de nombreux fonds spéculatifs.

Aujourd’hui le baht flotte librement sur le marché des changes et son appréciation est le résultat des mécanismes de marché, pas d’une décision gouvernementale.

Charl Kengchon, directeur général du Centre de recherche Kasikorn (KResearch), estime qu’il n’y a pas de signe d’une bulle sur le marché immobilier, mais que certains endroits sont en proie à une offre excédentaire.

Le nombre de logements disponibles dans et autour de Bangkok a atteint 88.378 l’année dernière, soit beaucoup moins que les 124.462 unités disponibles au moment de la crise financière de 1997.

Selon M. Charl  le boom du logement est aussi à mettre au crédit de facteurs positifs, et non spéculatifs comme une réelle politique du gouvernement de relance de la consommation, le développement  du système de transport en commun et l’ augmentation de la richesse provoquée par la croissance économique.

«La solide position financière des promoteurs immobiliers est globalement un autre facteur clé qui a apaisé les craintes au sujet d’une bulle immobilière», a déclaré M. Charl.

Des promoteurs moins endettés qu’en 1997

Toujours selon M.Charl leur encours la dette a représenté 4% du produit intérieur brut l’an dernier, comparativement à 10,4%,  du PIB en 1997.

De son coté Samma Kitsin, directeur général du Centre d’information Immobilier, estime que

«Il est vrai qu’un grand nombre de logements en copropriété (condominium) ont été lancés, mais les prix n’ont pas fait un bond spectaculaire, il n’y a donc pas de bulle », a t-il dit. « Lorsque Hong Kong a connu sa bulle immobilière, les prix ont augmenté de 30% en une seule année ».

Cependant l’augmentation rapide des achats financés à crédit pourrait poser problème, même si cette possibilité est pour le moment réservé aux Thaïlandais.

La Chine par exemple a réussi à contrôler son propre secteur immobilier en surchauffe en introduisant des taux d’intérêt progressifs pour les prêts immobiliers pour l’achat de résidences secondaires ou ultérieure. Par exemple, si le taux d’intérêt pour un accédant à la propriété était de 7% pour un premier logement, il est de 8% pour une deuxième unité achetée par le même acheteur et 9% pour une troisième.

9 comments
  1. l’autre boris c’est un rigolo , je vis en thai avec mes 2 enfant et ma copine thai avec 35 000 bath par mois , a chiang mai et on vis trés bien , donc 3000euro pas moi si sa te suffit pas , va vivre a monaco alors lol

  2. La Thailande perd tout son intérêt pour venir y vivre sa retraite. Lorsque je suis arrivé en 2010 j’avais 46 bath pour 1 euros. Hier j’ai changé des euros et j’ai eu 37,17 bath pour 1 euros. Sachant que je change 3000 euros par mois pour vivre en Thailande le compte est vite fait, je perds chaque mois la somme de 26490 bath soit plus de 712 euros ce qui me fait 8552 euros par an. Je ne vois vraiment plus l’intérêt de rester vivre en Thailande d’autant que le coût de la vie augmente sensiblement en plus.C’est un pays qui change trop vite et qui n’offre vraiment plus de réels avantages. Quant à vivre comme les Thais et à la Thaï avec 500 ou 600 euros par mois alors autant se pendre.

    1. 3000 euros par mois? mais Boris retourne vivre en europe!! franchement avez vous bien les pieds sur terre? c est comme si vous aviez 5000 euros en France par mois!
      vous faites parti des gens qui critiquent la Thailande mais profitent de ses énormes avantages…..retournez vite chez vous!!!

      1. bien d’accord avec toi pascal …..

        maintenant , reste a savoir si notre homme redige son texte depuis la france ou il a deja ( pour son plus grand bien ) pris la decision de vivre mieux ou s’il est toujours chez nos amis siamois … ce dont je ne douterai pas .

        en tout cas , un peu de décence ne nuirait pas a ce charmant jeune homme quand on sait avec combien de difficultés certains  » boucle le mois « …..

        rappel bref mais toujours en vigueur :

        t’auras beau couper les oreilles a un ane , t’en fera jamais un cheval de course ……

        serge

      2. Et encore Pascal tu es bien modeste, sachant qu’en Thaïlande le salaire moyen mensuel est plus près des 500€, l’équivalent en France par rapport au 3000€ et de 6x plus, soit près de 18000€ par mois…
        Avec des opinions pareil, tu as bien raison, qu’il retourne dans son pays…

    2. Meme a 37.17 baht pour 1 euros on est largement gagnant malgres
      tout non ? C’est deja mieux que le dollar qui lui est a peine ( 29.30 $ pour 1 baht !) vous ne croyez pas ?

      Quant aux thai c’est vrait qu’aujourd’hui ils sont de plus en plus riche roulent en Mercedes, BMW, Ferrari, Lamborghini, Rolls Royce Ghost etc..certaines peuvent meme payer des loyer a 185 euros par jours dans les centres commerciaux hyper chic de Bangkok !

      ce qui veux dire que certains ont des salaires ou gagnent plus de 5500 euros par mois ! plus que votre 3000 euros !

      On est plus a la Thailande des annees 60 !

      Il faut accepter les faits helas !

      Aucun pays n’a envient de rester a l’etat d’Afrique !

      La meilleur solution est de participer a leur evolution et y profiter aussi avec eux !

    3. Mr Boris, êtes vous un bourgeois français ? vivre avec 3000€ en Thailande par mois? presque 120000 baths par mois? et vous vous plaignez?
      je crois que dans votre cas il faudrait vivre en France !!
      sur la cote d’azur!

  3. Article particulier car on sait pas si on se situe en 1997 ou aujourd’hui.
    De plus, en 1997 il faut expliquer qu’il y a eu une attaque spéculative sur le bath et que le gouvernement avait décider d’indexer sur le dollar. Les banques étaient endettés et le pays très vulnérable avec de nombreux prêts toxiques.
    Aujourd’hui il n’y a pas de surchauffe, simplement l’Europe et les us impriment de l’argent à tout va donc cela diminue leur monnaie et par conséquent renforce les autres.
    La Thaïlande à plus de 150 milliards de réserve de change.

    Concernant l’immobilier, les prix en Thaïlande sont les plus compétitifs d’Asie, avec des rentabilités de l’ordre de 6 à 10% par an.
    L’impact du bath impacte que les étrangers qui ne représente que 15% des acheteurs en Thaïlande et qui de surcroit n’ont pas accès au crédit en Thaïlande donc on les moyens de payer leur achat cash.

    Il y a de moins en moins de fonciers disponibles, les thaï sont de plus en plus riches et le pays avec 6.4% de croissance des grands projets d’urbanisme et de développement est un des plus attractifs au monde.

    Bref au lieu d’ajouter le chiffon rouge sur une économie saine et en plein développement qui a montré sa résilience, mieux vaut vous s’intéresser

    Donc toujours agité le chiffon rouge, alors que les fondamentaux sont bons, surtout que le signes de surchauffes ont été dénoncés plusieurs fois.

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