Pendant longtemps, la Thaïlande est restée le premier exportateur mondial de riz, mais les promesses électorales du gouvernement Shinawatra consistant à soutenir artificiellement le prix du riz pourrait coûter au pays sa place privilégié sur le marché international.
Pendant sa campagne électorale, la Première ministre Yingluck Sinawatra espérait que l’augmentation du prix du riz à l’achat promise aux agriculteurs passant de 10.000 à 15 000 baths par tonne ne poserait pas de problème majeur à l’exportation. Mais c’était sans compter sur le retour de l’Inde, après trois ans d’absence, sur le marché international. Les 3 millions de tonnes de riz indien à des tarifs moins élevés sont aujourd’hui une menace pour l’exportation du riz thaïlandais.
Aujourd’hui, face à l’Inde, le Vietnam, mais aussi la Birmanie, un tiers de la production du riz thaïlandais à l’exportation devra être écoulé autrement. Et la demande intérieure ne suffira pas. Le gouvernement prévoit déjà négociations et arrangements avec entre autres le Bangladesh, les Philippines, l’Indonésie et l’Iran.
Si la récolte a été des meilleures cette année malgré les inondations, le gouvernement thaïlandais doit désormais trouver des solutions pour revendre sa production de riz, tout en tenant ses promesses électorales destinée à augmenter le pouvoir d’achat des agriculteurs.
Des cours élevés qui pourraient nuire aux exportations
Face à ses nouveaux concurrents, le prix du riz thaïlandais n’est plus compétitif. L’Etat va prolonger sa subvention aux producteurs jusqu’à l’été, mais la Thaïlande perdra sans doute sa première place sur le marché.
« Les exportations de riz ont atteint un records de 10,6 millions de tonnes métriques en 2011, mais risquent de chuter à 6 millions de tonnes cette année »
a annoncé la semaine K. Iamsuri, présidente du Thai Rice Exporters’ Association, au Wall Street Journal. Elle explique que dans les derniers mois, l’Inde a pris le dessus en proposant une offre plus compétitive que celle de la Thaïlande.
Mais selon le département du commerce extérieur, la baisse des exportations de ne serait que de 10%avec un volume passant de 10,6 millions de tonnes à 9,5 millions de tonnes. En terme de revenus la Thaïlande ne devrait pas trop souffrir des conséquences économiques de ce recul. La valeur du riz exporté devrait bénéficier d’une hausse d’environ 11%, toujours selon les estimations du Ministère du Commerce extérieur thaïlandais, avec un prix moyen de la tonne de riz à l’export de 737 dollars en 2012.
Les plus grands producteurs de riz, la Chine, l’Inde et l’Indonésie, font aussi partie des plus grands consommateurs. Si le marché du riz est l’un des plus important en terme de quantité à l’ import et à l’export, il est aussi l’un des plus instables. Le riz reste une denrée alimentaire indispensable pour de nombreux pays, et ses échanges internationaux sont régulièrement bouleversés par les crises économiques, politiques ou climatiques.