Qu’il s’agisse du Nouvel An international, du Nouvel An lunaire chinois ou thaïlandais, le passage d’une année à l’autre offre une opportunité très prisée par les bouddhistes de Thaïlande pour se rendre dans un des nombreux temples que compte le royaume et de « faire du mérite » en visitant des lieux sacrés.
En fait, il n’est pas rare pour certaines personnes de profiter de ces trois occasions pour visiter et rendre hommage aux motifs sacrés des temples et stupas dans tout le royaume.
La nouvelle année est considérée comme une période propice pour établir un nouveau chapitre dans son livre karmique, et il est donc un particulièrement conseillé d’en profiter pour faire du mérite, traduction assez barbare de «merit making».
Une bonne occasion pour engranger des mérites
L’accumulation de mérite – bun en thaï, du terme Punna en Pali – est censé exercer une puissante influence sur la vie future et les renaissances futures. L’idée d’une renaissance est largement acceptée en Thaïlande, et la théorie bouddhique du karma est bien traduite par le proverbe : tham dii, ddi dii ; tham chûa, ddi chûa (« les bonnes actions mènent à de bons résultats ; les mauvaises actions à de mauvais résultats »).
Environ 95% de la population thaïlandaise pratique le bouddhisme theravada
Ces visites qui ont le plus souvent lieu dans un temple, prévoient la présentation d’offrandes pour rendre hommage au Bouddha, Dhamma et Sangha – la trilogie sacrée qui réunit le bouddhisme, la maîtrise des enseignements et la communauté. Les visiteurs peuvent arriver tôt le matin pour offrir de la nourriture aux moines résidents, ou arriver a n’importe quel moment de la journée et offrir l’aumône, sous forme de bougies, fleurs et encens allumés sur des autels situés dans le wihan (principal sanctuaire de Bouddha) ou à la base d’un stupa.
Les dons en argent au temple peuvent également faire partie des offrandes rituelles, ou exécuter un travail bénévole dans le but de faire du mérite à la nouvelle année.
La doctrine theravada insiste sur les trois aspects principaux de l’existence : la dukkha (satisfaction impossible), l’anicca (nature éphémère de toute chose) et l’anatta (non-substantialité de la réalité). Ces trois concepts, découverts par Siddhartha Gautama au VI » siècle av. J.-C., s’opposaient à la croyance hindoue en un moi éternel et bienheureux (paramatman).
Les mérites gagnés peuvent également être transférés à des proches ou d’autres personnes que nous aimons, y compris ceux qui nous ont quittés. Un tel partage du mérite, qui reflète l’esprit thaïlandais de générosité et la fidélité à la famille, peut être demandé officiellement au moment du don aux moines et aux monastères.
- Wat Pho, un des plus anciens temples de Bangkok, couvre une superficie de 80.000 mètres carrés et abrite plus d’un millier de statues de Bouddha, dont le très vénéré Bouddha couché de 46 mètres, l’une des plus grandes images de Bouddha en Asie.
Les neufs temples sacrés de Bangkok
Neuf des plus de 400 temples que compte la capitale sont considérés comme particulièrement sacrés par les bouddhistes. Beaucoup de Thaïs se rendront à l’ensemble des neuf temples lors d’une ronde de mérite de nouvelle année. Ceci en partie parce que le nombre neuf est en soi un nombre de bon augure, en raison du fait qu’il représente trois fois trois, et trois se réfère au Triple Gems (les trois piliers du bouddhisme que sont le Bouddha, dharma, sangha) , faisant un nombre triplement favorable.
Ces neuf temples sont des lieux historiques et dirigé par des abbés du plus haut rang dans le clergé sangha – la communauté bouddhiste. Tous contiennent au moins une image de Bouddha ayant la réputation d’être d’une grande puissance.
Les neuf temples sont :
- Wat Phra Si Rattanasasadaram (Wat Phra Kaeo – Temple du Bouddha d’émeraude)
- Wat Phra Chetuphon Wimonmangkhalaram (Wat Pho)
- Wat Arunratchawararam Ratchaworamahawihan (Wat Arun – Temple de l’Aube)
- Wat Suthat Thepwararam Ratchaworamahawihan
- Wat Saket Ratchaworamahawihan
- Vihara Bowonniwet Wat
- Ratchaworamahawihan Chanasongkhram Wat
- Woramahawihan Rakhangkhositaram Wat
- Woramahawihan Kanlayanamit Wat.
Wat Phra Kaeo est bien connu par les Thaïlandais et les visiteurs étrangers comme le Temple du Bouddha d’émeraude, qui abrite l’image la plus vénéré de Bouddha dans le royaume. Sculpté dans du jaspe vert (pas d’émeraude) l’image de 66 cm de hauteur est réputée pour ses vertus talismaniques qui protègent la souveraineté du royaume.