Des dégats considérables, de nombreuses victimes et une récolte de riz amputée: le bilan définitif des inondations en Thaïlande reste encore à faire, mais il pourrait bien dépasser les estimations les plus pessimistes. Les inondations de la mousson, des typhons et des tempêtes ont semé la destruction et la mort dans la région du Mékong et la région d’Asie du Sud et du Sud-Est, faisant 297 morts en Thaïlande, le pays de loin le plus touché.
Les inondations qui frappent actuellement la Thaïlande, les pires connues par le pays en cinquante ans, ont révélé le manque de préparation aux catastrophes, a estimé lundi le bureau des Nations Unies pour la Stratégie internationale de prévention des catastrophes (SIPC).
Un manque de préparation préjudiciable
Le manque de préparation de nombreuses entreprises privées en Thaïlande pour réduire le risque de catastrophes a causé des dégâts dans plus de 900 usines industrielles, dont celles des marques automobiles de Honda et de Toyota, ce qui a affecté plus de 200.000 travailleurs, a noté le bureau dirigé par Margareta Wahlström.
« Nous pouvons constater que les mesures de prévention doivent être renforcées en fonction des données météorologiques pour prendre en compte les risques connus qui sont la conséquence de la hausse des températures et des changements climatiques et météorologiques. Nous ne pouvons pas continuer de nous faire surprendre par ce qui n’est plus inattendu, »
a déclaré le chef du bureau Asie-Pacifique de la SIPC, Jerry Velasquez.
Selon des rapports de situation de l’ONU, 26 provinces thaïlandaises, soit un tiers du pays sont sous l’eau. Douze provinces sont encore en alerte, y compris la capitale Bangkok et quelques 2,4 millions de personnes ont été affectées, dont 700.000 enfants.
D’autres pays de l’Asie du Sud-est sont également touchés. Au Cambodge, 17 provinces sur 23 sont inondées et au Viet Nam, 250.000 personnes sont affectées. Un demi-million de personnes sont touchées au Laos, où 64.000 hectares de terres arables ont été inondés et 254.000 personnes aux Philippines souffrent des effets d’une série de typhons.
Selon le Directeur de la division de l’environnement, des ressources naturelles et de l’agriculture de la Banque de développement asiatique, Javed Hussain Mir, les inondations auront des conséquences économiques pour la région.
« Il est encore trop tôt d’avancer un chiffre exact, mais les estimations montrent que cela pourrait être entre deux et trois milliards de dollars pour la région, »
a-t-il expliqué à la presse.
« Les dégâts causés aux récoltes sont une cause d’inquiétude pour le long terme. A court terme, cela n’entraînera pas une hausse soudaine des prix, car il y a suffisamment de réserves sur le marché international, mais dans les mois à venir et l’année prochaine, la catastrophe risque de créer des problèmes pour l’approvisionnement alimentaire ce qui pourrait faire flamber les prix, surtout des aliments de base comme le riz, »
a prévenu M. Mir.
L’Asie, un continent plus exposé aux catastrophes naturelles
Selon un récent rapport publié par la Commission économique et sociale des Nations Unies pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), la région Asie-Pacifique représente 85% des décès liés aux catastrophes naturelles qui surviennent dans le monde et 38 % des pertes économiques mondiales dues aux catastrophes naturelles.
En 2010, les catastrophes en Asie et dans le Pacifique ont touché plus de 201 millions de personnes. Sur les 373 catastrophes enregistrées, 22 se sont produites en Chine, 16 en Inde et 14 aux Philippines. Quatre-vingt-neuf pour cent de toutes les personnes affectées par les catastrophes l’année dernière vivaient en Asie.
Les catastrophes naturelles auraient fait 30 millions de réfugiés climatiques en Asie et dans le Pacifique l’an dernier, rapporte de son coté la Banque asiatique de développement (BASD), pour qui le pire serait encore à venir. Avec la hausse du thermomètre mondial, les évènements météorologiques extrêmes devraient en effet continuer d’augmenter en fréquence et en intensité, en particulier dans cette zone du globe.
1 comment
J’ai juste une petite question :
A quoi sert le « Bureau des Nations Unies pour la Stratégie internationale de prévention des catastrophes » ?
Qu’ont ils « prévenu » ?
Cette officine est-elle autre chose qu’un ramassis d’employés (occidentaux, bien sûr) à très hauts salaires qui viennent APRES COUP donner des leçons ?
PS: Le plus agaçant, dans le nom en question, c’est l’expression « Stratégie Internationale », oubien est-ce le plus comique ?
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