Reporters sans frontières a constaté le déblocage de plusieurs sites Internet, dont Youtube, BBC, Reuters, The Bangkok Post (Thaïlande), Straits Times (Singapour), Radio Free Asia, Irrawaddy, Democratic Voice of Burma, et la version birmane de Voice of America. La connection serait cependant toujours très lente.
“La réouverture de plusieurs sites Internet, quelques mois seulement après le durcissement des règles régissant les cybercafés, nous interpelle. S’il s’agit d’une levée partielle de la censure, les autorités doivent l’annoncer publiquement et s’engager à élargir l’ouverture de l’Internet birman. Dans tous les cas, le gouvernement doit admettre que l’accès par la population aux sites précédemment bloqués ne constitue pas une menace et n’entraîne aucun trouble à l’ordre public, comme il l’a longtemps revendiqué pour justifier la censure”,
a déclaré Reporters sans frontières.La Democratic Voice of Burma et Irrawaddy, étant désormais accessibles, l’organisation appelle également à la libération de tous les reporters de ces médias, et plus particulièrement de Sithu Zeya, condamné à 18 ans de prison, Ngwe Soe Lin, condamné à 13 ans, Maung Maung Zeya, condamné à 13 ans, Win Maw, condamné à 18 ans, et Hla Hla Win, condamnée à 27 ans de prison.
Par ailleurs, Reporters sans frontières se félicite de l’annonce, le 6 septembre 2011, par le gouvernement, de l’instauration d’une Commission nationale des droits de l’homme, devant laquelle les citoyens s’estimant victime d’abus pourront présenter leur cas. L’organisation espère que l’accès libre à cette commission sera effectivement assuré, y compris pour les journalistes et les blogueurs actuellement en prison.
Le déblocage de certains sites, qui intervient au lendemain de la visite du rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme au Myanmar et coïncide avec la Journée Internationale de la Démocratie, semble s’inscrire dans une politique d’ouverture de la part du gouvernement : les informations autour de l’opposante Aung San Suu Kyi sont relayées plus régulièrement dans les médias, le gouvernement a lancé plusieurs appels en faveur de la paix à l’intention des groupes armés séparatistes, plusieurs médias d’Etat ont récemment abandonné leurs attaques répétées contre la presse occidentale…
En mars dernier, le président Thein Sein avait déclaré, dans son discours inaugural, que le rôle des médias devait être respecté. Cependant, de nombreux médias locaux restent encore censurés, ou contrôlés par le pouvoir. La télévision, mais aussi les livres ou les caricatures restent fortement encadrés. Dans la lignée des récentes décisions et déclarations du gouvernement, Reporters sans frontières encourage la Birmanie à laisser s’exprimer pleinement les médias indépendants, et à mettre fin à la persécution de blogueurs et de journalistes.
Voir la campagne Free Burma VJ, soutenue par Reporters sans frontières.
Source: Reporters sans frontières.