La Thaïlande a enregistré une amélioration de son Indice de Perception de la Corruption en 2022, par rapport à l’année précédente. 

Selon un rapport publié en janvier 2023 par l’organisation de lutte contre la corruption Transparency International, la corruption a, sur l’ensemble des 25 dernières années, baissé. Le pays a obtenu un score de 36 sur 100, une amélioration par rapport à 2021. Selon l’indice, la Thaïlande a gagné neuf places en 2022, passant du 110ème rang sur 180 pays en 2021 au 101ème rang.

Une amélioration à relativiser

En 2014, l’année où le général Prayut Chan-o-cha a pris le pouvoir avec un coup d’État militaire, le pays était classé 85e. Il s’est ensuite hissé à la 76e place en 2015, mais a plongé à la 101e place l’année suivante. Il est remonté à la 96e place en 2017, mais a ensuite commencé à descendre inexorablement :  à la 99e place en 2018, à la 101e place en 2019, à la 104e en 2020 et à la 110e en 2021.

Le rapport mesure la perception de la corruption dans les secteurs public et privé de chaque pays. Un score élevé signifie une perception plus faible de la corruption, tandis qu’un score faible indique une perception plus forte de la corruption. Il est cependant important de noter que l’IPC n’est qu’un indicateur et n’est pas nécessairement un indicateur précis de la réalité de la corruption dans un pays donné. Les données sur la corruption peuvent varier en fonction des sources utilisées et il est donc conseillé de consulter plusieurs sources pour avoir une vue d’ensemble plus complète de la situation.

Cette avancée progressive est le fruit des mesures prises par le gouvernement thaïlandais, notamment avec la réforme du système d’approbation des projets (1), qui réduit les formalités administratives et limite le pouvoir discrétionnaire des fonctionnaires. Ces mesures sont de mieux en mieux accueillies par les investisseurs étrangers, rassurés par un environnement plus stable, une transparence accrue et des institutions publiques plus solides.

Un problème d’ampleur nationale

La corruption reste cependant encore un problème d’ampleur nationale, avec une corruption endémique parmi les fonctionnaires de l’État et la police, des conflits d’intérêts et une application laxiste de la loi.

Le 29 aout 2022, le secrétaire général adjoint de la Commission nationale anti-corruption thaïlandaise (NACC), Prayad Puangchampa, a été démis de ses fonctions après avoir été jugé « exceptionnellement riche » et amassé une fortune de 658 millions de bahts dont une partie à l’étranger.

Plus récemment, la récente affaire de corruption révélée par l’actrice taïwanaise Charlene An Yu Qing : elle aurait versé un pot-de-vin de 27000 bahts à la police thaïlandaise après avoir été arrêtée avec un vapoteur (illégal en Thaïlande) pendant un contrôle routier.

 L’Indice de perception de la corruption 2022 (IPC) publié par Transparency International montre que la lutte contre la corruption dans le monde reste en grande partie un échec : 95 % des pays n’ont fait que de faibles, voire inexistants, progrès depuis 2017.

En comparaison, si la Thaïlande occupe la 4ème place parmi les pays de l’ASEAN, elle reste loin derrière le Danemark (1er/180), Singapour (5e/180) ou encore la France (21e/180 pays).

(1) La réforme du système d’approbation des projets cherche à améliorer la transparence, l’efficacité et la responsabilité dans le processus d’approbation des projets de développement. Cela peut inclure des changements tels que la simplification des procédures d’approbation, la clarification des responsabilités des différentes parties impliquées, l’amélioration de la participation du public ou encore la mise en place de mesures pour garantir la responsabilité en cas de violations environnementales ou sociales.

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