Grande gagnante de l’élection de Miss Univers Thaïlande 2021, Anchilee Scott-Kemmis a lancé un mouvement sur les réseaux sociaux afin d’encourager les femmes à épouser la diversité de leurs corps. Un message qui pourrait changer certaines mentalités en Thaïlande…
Depuis plusieurs semaines, des millions de femmes partagent des photos d’elles avec le hashtag #RealSizeBeauty.
Le but ? Montrer que la beauté se trouve dans la diversité des corps, des “imperfections”, et non plus dans les normes imposées aux femmes. À l’origine de ce mouvement, la mannequin Anchilee Scott-Kemmis, couronnée Miss Univers Thaïlande cette année.
“Je pense que ce mouvement donnera aux femmes, en particulier aux Thaïlandaises, les moyens de se prendre en charge en leur montrant à quel point il est possible de se libérer, une fois que l’on s’accepte telle que l’on est et que l’on célèbre son individualité”, a souligné la jeune femme de 22 ans dans un entretien avec la chaîne ThaiPBS.
“En Thaïlande, nous nous accrochons à ces normes de beauté inatteignables et on finit par discriminer les gens”, a regretté Anchilee Scott-Kemmis, qui considère que le pays du sourire – et la société en général – ne montre pas assez de diversité dans les médias et les publicités.
Couronnée fin octobre dernier, la jeune femme d’origine thaïlandaise et australienne tenait à porter ce message d’acceptation de la diversité des corps tout au long de la compétition. En effet, Anchilee Scott-Kemmis a été touchée très tôt par ce phénomène discriminant et culpabilisant : “En réalité, je suis naturellement plus grosse”, a-t-elle confié.
Déjà lorsqu’elle était âgée de 13 ans, des responsables de casting lui ont demandé de perdre 10 kilos… “Je ne peux pas aller dans la rue et acheter des vêtements de ville qui me plaisent parfois beaucoup, tout simplement parce que le XL ne me va même pas selon les normes thaïlandaises”, a expliqué la mannequin, trop grande pour les tailles thaïlandaises (adaptées aux femmes petites et minces).
“Changer les perceptions et les mentalités”
Pour elle, comme pour beaucoup de mannequins, le descriptif “plus-size” sonne dégradant : “Je pense qu’on devrait simplement nous appeler mannequins, si c’est notre métier. Il n’est pas nécessaire d’ajouter la « courbe » ou le « plus » (…) Je pense que cela provoque trop de discrimination et de division alors que ce n’est pas nécessaire”, a expliqué Miss Univers Thaïlande 2021.
“J’avais l’impression de ne pas être qualifiée pour être mannequin (quand elle était appelée « plus-size », ndlr). Mais j’ai atteint un stade où cela ne me dérange pas d’être appelée ainsi, car c’est exactement pour cela que je suis ici (au concours, ndlr) : pour changer les perceptions et les mentalités.”, a-t-elle ajouté.
Sa victoire à l’élection de Miss Univers Thaïlande pourrait être un tournant pour beaucoup de Thaïlandaises, notamment les plus jeunes : “Je dirais de continuer à le faire, de continuer à se battre, parce qu’il n’y a rien de plus valorisant que de voir une femme responsable , une femme leader, qui donne vraiment du fil à retordre aux hommes”, a encouragé Anchilee Scott-Kemmis.