Alors que la date des élections générales se rapproche, les principaux partis se sont engagés dans une course aux enchères périlleuse. La cible principale de ces promesses : les quelques 24 millions d’électeurs ruraux que compte la Thaïlande.
Gagner une majorité des ces 24 millions de voix pourrait être un facteur décisif dans l’élection du 3 juillet prochain qui s’annonce très serrée.
Augmenter le salaire minimum est une promesse qui est faite de part et d’autres, mais la garantie de revenus du Parti Démocrate a aussitôt été contrée par une offre plus attrayante encore: l’émission de cartes de crédit spéciales pour les agriculteurs par le Pheu Thai, pour acheter des produits et matériels agricoles sans intérêt.
C’est une bataille médiatique d’annonces et de chiffres, qui favorise la pêche aux voix sur le court terme et a peu à voir avec l’intérêt de la Thaïlande sur le long terme.
Moratoire de sur la dette
Un moratoire sur la dette de trois ans serait également offert aux agriculteurs pour les dettes de plus de 500.000 baht. Pour ceux dont la dette va jusqu’à 1 million de baht, un refinancement s’appliquerait. Le plan reprend dans les grandes lignes, celui du parti Thai Rak Thai sous le gouvernement Thaksin Shinawatra avant 2006.
Les coûts de ces programmes ne sont jamais clairement annoncés, ni d’ailleurs leur financement. Le programme de subvention des prix du riz offrirait des paiements de 15.000 baht par tonne pour le paddy de riz blanc et de 20.000 bahts pour Hom Mali, riz parfumé, environ 50% supérieurs aux prix courants du marché
Augmenter le salaire minimum est un promesse séduisante, surtout dans un pays comme la Thailande ou il est encore assez bas, mais les entreprises doivent alors augmenter leurs prix. Lorsque les prix grimpent, les décideurs ont tendance à augmenter le taux d’intérêt dans le but d’obtenir la stabilité des prix.
Selon Prasarn Trairatvorakul, le gouverneur de la Banque de Thaïlande, les programmes populistes de dépenses et de subventions proposés par les partis pour les élections du 3 Juillet auront pour conséquence de réduire la compétitivité de l’économie sur le long terme.
L’augmentation de ces dépenses ne peut se faire qu’au détriment du budget d’investissement qui favorise le long terme et les infrastructures. Et les programmes populistes de dépenses à plus court terme pourraient aggraver la tendance.
« Bien que ces politiques puissent atténuer les disparités, elles peuvent aussi nuire à la productivité à long terme. Ceci parce que l’investissement public touchant les infrastructure reste à un niveau faible, . «
Prasarn Trairatvorakul a aussi précisé que le budget d’investissement public a été à peine 18% des dépenses totales du gouvernement l’année dernière, bien en deçà de l’objectif de 25%.
Demandez les programmes
Pheu Thai
– Subvention des prix du riz à 15.000 bahts par tonne pour le paddy de riz blanc et de 20.000 bahts pour le riz parfumé.
– Délivrance des cartes de crédit pour les agriculteurs servant a acheter des produits de base et du matériel agricole de production.
– Moratoire sur la dette de trois ans pour les agriculteurs de moins de 500.000 baht, et restructuration de la dette pour les agriculteurs avec des dettes de plus de 500.000 et jusqu’à un million de baht.
– Fonds de un million de baht à attribuer dans chaque village en plus du fonds existant d’un million de baht.
Parti démocrate
– Maintenir le revenu agricole avec un programme de garantie pour le riz, le maïs et le manioc avec un plan visant à augmenter les revenus des agriculteurs de 25%.
– Allouer des titres fonciers communautaires pour 250.000 agriculteurs qui exploitent des biens appartenant à l’État.
– Elargir le système de sécurité sociale pour couvrir les 25 millions d’agriculteurs et de travailleurs du secteur informel à l’échelle nationale.
1 comment
Les programmes « populistes » ne sont pas financés, ce sont donc les enfants des bénéficiaires qui paieront la dette …
Heureusement que les thaïlandais ne sont pas très poilus, sinon « Demain on rase gratis » aurait pu les ruiner !
Les infrastructures qui laissent à désirer, çà fait partie du paysage et, comme il faut du temps pour construire, on n’est pas sûr d’inaugurer « son » projet …
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