La Thaïlande a enregistré aujourd’hui mercredi 5 mai un premier cas de variant brésilien de coronavirus en quarantaine.
« Le variant brésilien a été dépisté en quarantaine mais il n’a pas été détecté dans les communautés locales », a déclaré Apisamai Srirangsan, porte-parole du groupe de travail sur les coronavirus.
Appelé P.1, le variant originaire du Brésil qui circule actuellement en Guyane et en Île-de-France pourrait constituer une menace plus importante que ce que les scientifiques imaginaient. Plus transmissible que les autres souches, il échapperait à l’immunité acquise lors d’une infection antérieure par le SARS-CoV-2.
Isolé dans 37 pays dont la Thaïlande
À ce jour, outre la Thaïlande le Brésil et le Japon, le variant P.1 a été isolé dans 34 autres pays (par ordre décroissant du nombre de séquences génétiques rapportées) :
Italie, États-Unis, Belgique, Pays-Bas, Allemagne, France, Royaume-Uni, Espagne, Suisse, Portugal, Irlande, Japon, Suède, Turquie, Mexique, Australie, Nouvelle-Zélande, Jordanie, Luxembourg, Norvège, Roumanie, Singapour, Costa Rica, Aruba (Antilles néerlandaises), Iles Féroé, Corée du Sud, Slovénie, Saint-Martin (Caraïbes). En Amérique du Sud, il a été isolé au Chili, au Pérou, en Colombie, au Paraguay, en Équateur, en Guyane française et au Suriname.
La semaine du 6 avril 2021, en Guyane, le variant brésilien représentait 76 % des prélèvements criblés et/ou séquencés (le variant anglais était, lui, présent à hauteur de 11 %).
Le variant brésilien: un des « Variants of Concern (VOC) »
Actuellement, les Variants of Concern (VOC) sont principalement au nombre de trois : le variant « anglais » (UK – lignage B.1.1.7), le variant « sud-africain » (SA – lignage B.1.351) et les
variants « brésiliens » (BR-P1 et P2).
Ces 3 virus présentent des modifications qui sont réparties sur le génome viral, mais dont les modifications les plus importantes sont sur la protéine S (ou Spike) qui est la cible principale de la réponse immunitaire.
Le variant BR-P1 a été pour la première fois identifié au Japon chez des voyageurs en provenance d’Amazonas, état du nord du Brésil.
Il s’est rapidement diffusé à travers tout le Brésil depuis son identification le 11 janvier 2021. Il a ensuite été établi qu’il était déjà présent dans des échantillons biologiques collectés début décembre 2020.
Les vaccins moins efficaces sur le variant brésilien
L’efficacité des vaccins sur le variant BR-P1 parait conservée mais diminuée :
In vitro, les anticorps induits par les vaccins ARNm (Pfizer et Moderna) et adénovirus (Astra-Zeneca) chez les sujets vaccinés neutralisent le variant BR-P1 quand ils sont à un titre élevé. Par contre, lorsque le titre d’anticorps est bas, il y a une perte nette de la neutralisation.
In vivo, des observations en petit nombre montrent des infections à variant BR-P1 chez des sujets âgés vaccinés par le vaccin Pfizer au Brésil et au Chili sans une évaluation globale du phénomène.
In vivo, dans des groupes d’âge plus jeune, et chez des personnes ayant eu une
vaccination complète 2 doses, il apparait que la protection induite par le vaccin
CORONAVAC est de 51% (données non publiées du Chili)