Le nouvel an thaï de cette année, sans être complètement annulé comme en 2020, s’annonce compromis par les mesures du gouvernement pour lutter contre la troisième vague de la Covid-19.
Les annonces gouvernementales incitent à des célébrations plus calmes et plus intimes, en petits comités familiaux. Ce qui exclut un Songkran arrosé, dans tous les sens du terme.
Moins d’eau, plus de famille : un retour aux traditions
Kriangyos Sudlabha, le gouverneur adjoint de Bangkok, a vivement insisté sur la nécessité de tenir des festivités privées, plutôt que dans les temples et les lieux publics.
L’administration métropolitaine de Bangkok (BMA) a décidé d’annuler toutes les activités de Songkran prévues dans la capitale pour empêcher la propagation de la Covid-19.
Les lieux familiaux seront probablement privilégiés aux temples, habituellement surpeuplés pendant cette période. De quoi amorcer un retour aux traditions thaïes, Songkran étant initialement célébré en famille.
Les jours fériés accordés à son occasion permettent à des millions de Thaïlandais de retourner dans leur province d’origine, de retrouver leurs proches et de pratiquer des rites censés amener la chance et la pureté pour la nouvelle année.
Aux origines de Songkran
Le 12 avril marque le premier jour de l’année du calendrier lunaire. En Sanskrit, Songkran signifie « entrer dans », « passage » puisqu’il désigne l’entrée dans une nouvelle sphère du zodiaque.
En avril, le soleil quitte la sphère du bélier et entre dans celle du taureau, ce qui marque le nouvel an thaï. A l’origine, Songkran serait un avatar d’un festival hindouiste qui marquait l’entrée dans une nouvelle période de récolte dans l’Inde ancienne.
Le premier jour de Songkran, les maisons et les lieux publics comme les temples sont nettoyés pour effacer la malchance de l’année précédente, et reprendre à zéro pour celle qui s’annonce.
Chaque année, de l’eau parfumée au jasmin et à la rose est versée sur le corps des représentations de Bouddha dans les temples, la tête étant un élément sacré dans la tradition bouddhique, elle ne doit pas être immergée.
C’est le rite de Song Nam Phra : son but est de nettoyer et de purifier ces représentations du divin.
Les moines et les aînés sont aussi au centre des célébrations, puisque leurs pieds et mains sont également immergés de ce mélange sacré. C’est un moyen de demander des bénédictions et de faire preuve d’humilité.
Cette utilisation de l’eau s’est progressivement transformée et ces traditions ont évolué avec le tourisme croissant en Thaïlande, pour finalement donner ces immenses batailles d’eau où chacun s’asperge dans la rue en tenue colorée, rafraîchissant le mois le plus chaud de l’année en Thaïlande.
Cet évènement très joyeux attire les touristes en quête d’ébriété et de fêtes. Les villes comme Pattaya et Chiang Mai sont des destinations particulièrement prisées pour l’occasion, tant par les touristes que par les Thaïlandais.