Pas de bataille d’eau, pas de grand rassemblements dans les rues et pas d’alcool : le millésime 2020 de Songkran sera à tout de point vue exceptionnel.
Même si les grandes fêtes habituelles sont exclues cette année, Songkran sera quand même célébré mais de façon beaucoup plus discrète, et plus sobre.
En effet, les 77 provinces de Thaïlande ont interdit la vente de boissons alcoolisées et ordonné la fermeture des magasins et lieux de vente d’alcool pour dissuader les rassemblements et lutter contre la propagation du Covid-19.
Un Songkran sec et plus intime
Le Rod Nam Dum Hua est la coutume consistant à verser de l’eau sur les mains et les pieds des anciens (personnes de plus de 60 ans).
C’est considéré en Thaïlande comme une preuve de respect, et cela permet d’obtenir leur bénédiction pour le Nouvel An.
La vente d’alcool interdite mais…
L’interdiction de vente d’alcool vise précisément à dissuader les gens de se rassembler pour célébrer Songkran, ce qui entraînerait un risque accru d’ augmentation du nombre de nouveaux cas de virus Covid-19.
Mais dès l’annonce de l’interdiction, les centre commerciaux ont été dévalisés, ce qui démontre que la population n’a pas vraiment l’intention de renoncer à boire (de l’alcool) pendant le nouvel an thaï.
Une activité que les Thaïlandais pratiquent rarement seuls…
Vingt-sept provinces ont décrété l’interdiction de vendre de l’alcool jusqu’au 30 avril et deux provinces ont instauré une interdiction jusqu’à nouvel ordre, selon le Center for Covid-19 Situation Administration (CCSA).
La période d’interdiction varie selon les provinces tandis qu’à Bangkok, elle a été fixée du 10 au 20 avril.
▪︎Rayong, Ranong, Krabi et Bueng Kan interdiction valable jusqu’au 15 avril.
▪︎Sakon Nakhon, Yala, Phichit, Lopburi, Nakhon Si Ayutthaya, Chiang Rai et Mae Hong Son jusqu’au 16 avril.
▪︎Amnat Charoen, Uttaradit, Kalasin, Yasothon, Surat Thani et Khon Kaen jusqu’au 17 avril.
▪︎ Phetchabun et Nakhon Ratchasima jusqu’au 18 avril.
▪︎Nan, Chachoengsao, Nakhon Nayok, Pathum Thani, Trat, Ratchaburi, Songkhla et Satun jusqu’au 19 avril.
▪︎Bangkok, Samut Sakhon, Kamphaeng Phet, Chiang Mai, Nong Bua Lamphu, Phrae, Chaiyaphum, Samut Prakan, Ang Thong, Lampang, Sukhothai, Uthai Thani, Nonthaburi, Tak, Phayao, Narathiwat, Nong Khai, Nakhon Sawan, Sing Buri et Maha Sarakham jusqu’au 20 avril.
▪︎Pattani jusqu’au 22 avril.
▪︎Lamphun, Buri Ram, Surin, Nakhon Pathom, Samut Songkhram, Roi Et, Chai Nat, Suphanburi, Mukdahan, Prachuap Khiri Khan, Ubon Ratchathani, Kanchanaburi, Prachin Buri, Trang, Chanthaburi, Chon Buri, Si Sa Ket, Chumphon, Saraburi , Sa Kaeo, Phetchaburi, Phanom, Phang Nga, Phatthalung, Loei et Nakhon Si Thammarat jusqu’au 30 avril.
▪︎Phitsanulok et Phuket n’ont pas fixé de date d’échéance.
3 comments
L’alcohol est une boisson addictive sont le sevrage peut se révéler très pénible pour certains. Le sevrage se fait généralement à l’hopital ou en centre de cure.
Je ne connais pas les chiffres thailandais sur l’alcoolisme mais il me semble que ce n’est pas un bon moment pour avoir une partie de la poppulation qui se tourne vers l’hopital pour des symptômes de manque.
Certains jeunes voulant faire la fête vont se tourner vers d’autre substances tout aussi toxiques mais souvent illégales et dont les circuits de distribution ne sont donc pas affectés par une interdiction temporaire.
Le fait que ces interdictions soient prises au niveau provincial avec des dates différentes semble indiquer qu’elles ne le sont pas en concertation avec le ministère de la santé.
L’alcohol est un problème sociétal partout dans le monde mais est-ce le bon moment pour s’y atraquer ?
On pourrait aussi imaginer une interdiction de la vente de cigarettes (et les remplacer par des vaporisateur moins toxiques ?) car il semble que les fumeurs soient plus a risque de développer des complications aux covid 19.
Bonjour,
Les choses sont ce qu’elles sont, la mesure est autoritaire et brutale comme le pays est quelquefois capable d’en prendre comme à propos des TM30 ou des Visas OA.
En revanche je trouve utile de vous interroger sur deux points :
1/ comment les consommateurs d’alcools ont-ils pu apprendre à temps l’interdiction de vente dans la ville ou province qui les concernait ?
Pour ma part en effet, j’ai découvert avec surprise en magasin que l’exécution de cette mesure prohibitive sans préavis avait été effective le vendredi 10 avril dans ma province de Prachuap Khiri Khan m’ayant donc empêché d’anticiper cette restriction au droit de consommation par un achat à temps.
Les médias dont le vôtre n’auraient-ils pas pu ou du annoncer au préalable pareille mesure ?
2/ comment s’expliquent les différences de durée de cette interdiction de vente d’alcools si apparemment sa seule justification est d’éviter les fêtes en groupes, amis ou familles, pour Songkran ?
Car autant l’on peut éventuellement admettre une restriction à 10 jours sur Bangkok, autant celle de 20 jours à 250 kms au sud de la capitale ne s’explique absolument pas.
Or pourquoi dans votre article n’avez-vous pas relevé / mentionné cette incohérence ? En êtes-vous empêchés ou manqueriez-vous de courage à vous exprimer d’une façon qui pourrait paraître tendancieuse aux yeux des Autorités ? Il me semble pourtant que sous l’angle d’une simple question il n’y aurait rien à réprouver même si j’admets qu’in fine ça n’aurait rien changé ? Sauf malgré tout d’en avoir fait une question de principe eu égard au droit d’expression.
Cordialement
Richard
Le problème c’est que chaque gouverneur fait ce qu’il veut dans sa province, donc c’est impossible de suivre chacune des 77 provinces de Thaïlande individuellement
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