Sept soldats ont été tués le 15 juin par l’explosion d’une bombe, accompagnée de tirs attribués à des rebelles séparatistes du Sud musulman de la Thaïlande.
La bombe a explosé au passage d’une camionnette de militaires qui se rendaient dans une école de la province de Yala pour assurer la protection d’enseignants, souvent la cible d’attaques d’insurgés islamistes présumés, a précisé la police. Après l’explosion, les assaillants se sont mis à tirer sur les militaires.
Jeudi soir, trois chefs de village de confession musulmane avaient été tués dans une attaque contre leur véhicule dans la province de Pattani. Un rebelle présumé avait également trouvé la mort en actionnant accidentellement une bombe de cinq kilos dans la province voisine de Narathiwat, a précisé la police.
Les attaques se sont intensifiées au cours des dernières semaines dans le Sud musulman et malais de la Thaïlande où les rebelles font preuve d’une efficacité croissante dans leurs opérations.
Le 31 mai, douze militaires avaient été tués dans une embuscade similaire, également dans la province de Yala. Il s’agissait de l’action la plus meurtrière contre l’armée depuis le début de l’insurrection séparatiste en 2004 dans l’extrême sud du royaume.
Mercredi, des rebelles présumés avaient incendié 13 écoles quasi-simultanément dans les provinces de Yala et de Pattani, 48 heures après la mort par balle lundi de trois enseignants bouddhistes. Deux autres enseignants d’une école religieuse musulmane avaient été tués mardi.
Les habitants des provinces de Yala, Pattani et Narathiwat sont très majoritairement d’ethnie malaise et de confession musulmane, contrairement au reste de la Thaïlande largement bouddhiste.
La région était jusqu’à il y a un siècle un sultanat relativement indépendant. Des troubles y ont éclaté à intervalles réguliers mais, depuis trois ans et demi, le conflit a pris une dimension religieuse. Le bilan officiel des violences séparatistes approche les 2.300 morts.