Plusieurs associations de défense des droits de l’homme ont dénoncé le problème : la Thaïlande ne parvient toujours pas à lutter efficacement contre l’esclavage sur les bateaux de pêche.

Cette industrie multimillionnaire est également minée par la corruption, qui empêche fréquemment les inspections des navires de pêche de déboucher sur des poursuites.

Le gouvernement militaire issu du coup d’Etat du 22 mai 2014 a pourtant affirmé avoir fait de gros progrès dans sa sa lutte contre le trafic d’êtres humains.

Mais selon Steve Trent, président de l’association « Environmental Justice Foundation (EJF) » qui vient de publier un rapport intitulé « Broken Promises » sur le sujet :

«Rien de ce que nous avons vu ou entendu l’année dernière indique que la Thaïlande a pris des mesures significatives pour s’attaquer aux causes profondes du trafic de main d’oeuvre et des abus.

Le gouvernement thaïlandais ne parvient toujours pas à prendre les mesures nécessaires pour prévenir les atteintes aux droits de l’homme dans l’industrie de la pêche.»

Le mois dernier, le ministre adjoint aux affaires étrangères Don Pramudwinai a détaillé les nombreuses mesures de surveillance mises en place, en précisant leurs coûts de plusieurs millions de dollars. Mesures qui, selon lui, sont la preuve que le gouvernement se bat contre l’esclavagisme.

Les États Unis qui ont établi un classement du traitement des travailleurs selon les pays (Trafficking in Persons (TiP) report) ont récemment rétrogradé la Thaïlande au niveau trois, le plus bas niveau qui comprend des pays comme l’Iran et de la Corée du Nord.

Ce déclassement est survenu après un reportage du Guardian sur l’industrie de la pêche en Thaïlande. Celui-ci montrait que des esclaves étaient obligés de travailler sur des bateaux de pêche, sans salaire, et après avoir été brutalisés par leurs employeurs.

Un activiste basé en Thaïlande du Sud a affirmé au Guardian que l’esclavage n’avait même pas diminué.

“Un esclave birman récemment échappé d’un bateau de pêche a affirmé qu’il y en avait beaucoup d’autres comme lui en mer. Principalement des Birmans et des Cambodgiens. Pour moi, c’est la preuve que les mesures prises par le gouvernement ne marchent pas”.

Les crevettes ainsi pêchées étaient intégralement revendues à des compagnies américaines, anglaises, et dans divers pays européens. Carrefour, Costco, Tesco, ou encore Wallmart étaient concernés.

 

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